Bénin : placé en garde à vue, ce qui est reproché au journaliste Casimir Kpédjo

Le journaliste béninois et Directeur de publication du Journal Nouvelle Économie Casimir Kpédjo, a été arrêté tôt dans la matinée de ce jeudi 18 avril 2019 à son domicile à Cotonou et est actuellement en garde à vue à l’Office Centrale des Répressions contre la Cyber-criminalité (OCRC).

Il est reproché au journaliste Casimir Kpédjo d’avoir diffusé par le biais des réseaux sociaux, sur la page Facebook de son journal et sur « d’autres structures en ligne » notamment les parutions numéro 126 et 127 du journal la nouvelle économie, des « informations qualifiées de fausses » contre l’économie béninoise. C’est l’essentiel à retenir des propos de son avocat, Renaud Agbodjo. Au micro de Romual Logbo du journal Educ’Action, l’avocat détaille que les faits reprochés à son client sont constitutifs d’une infraction relative aux articles 550-3 du code de numérique. Cependant, il estime que malgré que son client ait apporté sa version des faits en apportant toutes ses sources, « il a été placé en garde à vue », une chose qu’il déplore énormément car en principe, poursuit-il « on ne devait pas le retenir »

« Ce qui me choque davantage est qu’il a été interpellé sans même une convocation préalable », a-t-il regretté.

Tout en rassurant de l’état de santé de son client, Maitre Renaud Agbodjo estime que suivant les normes, son client devrait être présenté au procureur dans un délai de 48 heures au maximum sauf prolongation de sa garde à vue sur ordre du procureur. Ce qui ne devrait certainement pas être le cas puisque son avocat se dit convaincu qu’il n’y a pas une raison concrète ni réelle pour laquelle son client a été placé en garde à vue alors qu’il a fourni les preuves tangibles qui auraient justifiées le bien fondé de ses publications. «  Pour pouvoir retenir quelqu’un, il faut qu’on puisse lui prouver ou apporter la preuve qu’il est dans l’inégalité ou qu’il est dans l’erreur ou encore qu’il y’a des charges suffisantes contre lui, ou bien il y’a un flagrant délit, mais aucune de ses conditions ne sont réunies et pourtant on a voulu le garder », a déploré Renaud Agbodjo, avocat du journaliste Casimir Kpédjo.

Cette arrestation du journaliste Casimir Kpédjo intervient dans un contexte où, le nouveau rapport de Reporters sans frontières publié ce jeudi 18 avril 2019 sur la liberté de la presse dans le monde fait état de ce que le Bénin a chuté de 12 places dans le classement, comparativement à l’année dernière. Selon les raisons évoquées par l’ONG, cette chute serait due à  « un accroissement des dangers et, de ce fait, un niveau de peur inédit dans certains endroits » parmi les journalistes dans le monde. Le harcèlement, les menaces de mort, les arrestations arbitraires, font de plus en plus partie des « risques du métier ».

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