Bénin: Valentin Houdé sort enfin de son mutisme; tacle le gouvernement, le fisc et la Cour
Le président du parti Dynamique Unitaire pour la Démocratie (D.U.D ) a animé un point de presse ce lundi 1er avril 2019. Au cours de cette sortie médiatique le député de la 6ème circonscription s’est prononcé sur l’actualité marquée par la crise préélectorale. Dans son intervention, Valentin Aditi Houdé a pointé d’un doigt accusateur les différentes institutions impliquées dans le processus électoral. Il a également fait savoir que son parti fait objet d’un acharnement politique de la part du gouvernement.
Le député Valentin Aditi Houdé sort enfin de son mutisme et se prononce ouvertement sur la crise préélectorale. Même si depuis quelques semaines certains faits le montrent de plus en plus aux côtés des forces politiques de l’opposition, l’honorable membre du Bloc de la Majorité Parlementaire (BMP) a profité de cette sortie pour clarifier la position de son parti sur l’échiquier politique. Par la même occasion, il s’est prononcé sur le processus électoral, et a dénoncé avec vigueur l’acharnement dont fait objet les partis n’appartenant pas au chef de l’Etat.
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Sur la position du parti D.U.D, le député Valentin Aditi Houdé rappelle qu’à sa création, les membres du bloc politique ont opté pour une position centriste. Ainsi, le parti ne se réclame ni de l’opposition ni de la mouvance. « Qu’il vous souvienne, les 08 et 09 décembre 2018, lors de son Congrès Constitutif, tenu à Abomey-Calavi, le Parti Dynamique Unitaire pour la Démocratie et le Développement (D.U.D), avait affiché sans ambages, qu’il était un Parti centriste qui se voulait être un espace de respiration pour le peuple tiraillé entre une mouvance aux ordres et une opposition rigide.
Cela dit, il était donc clair que le Parti D.U.D n’est ni un Parti du pouvoir ni un Parti d’opposition : c’est un Parti centriste, totalement indépendant du pouvoir et libre de ses opinions », a-t-il rappelé.
Valentin Aditi Houdé situe les responsabilité dans la crise préélectorale…
Pour le parti D.U.D, les différentes institutions impliquées dans le processus électoral sont dans une confusion terrible en ce qui concerne les rôles à jouer. Pire, le député dénonce une usurpation de compétence et un abus de pouvoir. En premier lieu, il estime que la Cour constitutionnelle est la base des obstacles constatés à partir du fameux certificat de conformité. « En effet, c’est à la Cour Constitutionnelle que l’on doit l’introduction, pour le moins suspecte du fameux certificat de conformité, l’arme fatale donnée généreusement au Président Talon pour décapiter tous les Partis qui ne relèvent pas de son obédience.
Vous avez compris, j’en suis certain comment on obtient le certificat de conformité et qui sont ceux qui peuvent l’avoir et qui l’ont effectivement obtenu. Vous avez aussi compris pourquoi le Parti D.U.D ne peut et n’a pas pu l’obtenir. En criminologie, on parlerait de l’arme du crime, pour désigner cette trouvaille belliqueuse », a-t-il expliqué.
Après la Cour, c’est l’administration financière qui a reçu les coups de griffes du député de la 6ème circonscription. Ici c’est le processus de délivrance du quitus fiscal qui est mis en cause. « L’instauration d’une administration fiscale à double vitesse, très prompte à délivrer le fameux quitus fiscal aux candidats de la mouvance même à certains qui, de notoriété, ne peuvent pas effacer leur ardoise fiscale », a-t-il affirmé.
En conclusion, il estime que le processus électoral est inéquitable, calamiteux et dénombre déjà ses morts à cette étape préliminaire. Une situation inédite depuis l’avènement du renouveau démocratique. Pire, Valentin Aditi Houdé parle d’un « désordre savamment organisé à l’effet d’avoir une Assemblée Nationale monocolore, monolithique ». Selon lui, c’est un signe que le pouvoir marque des pas assurés vers une monarchie, un recul démocratique. En tout état de cause, le parti D.U.D se refuse de cautionner les agissements qu’il attribue au gouvernement car il estime que c’est d’être responsable de la mort programmée de la démocratie que de se ranger derrière les auteurs de ces actes. « C’est pourquoi, au regard de tout ce qui précède, le Parti D.U.D se range en toute responsabilité, derrière notre peuple épris de paix et de justice pour le renforcer dans son combat loyal pour la préservation de la démocratie, la paix, l’unité nationale et la cohésion sociale gravement menacées par ce processus électoral inédit » a-t-il déclaré.
Proposition de quelques pistes de sortie de crise…
Contrairement aux deux partis de la mouvance qui s’apprêtent déjà à se livrer un « match amical » à l’occasion des élections législatives prochaines, le parti D.U.D pense qu’il est encore possible de trouver des solutions en vue de l’organisation des élections inclusives. A cet effet, le parti demande la suppression des deux lois électorales, sources de conflits. Il invite également le chef de l’Etat à prendre la mesure de la situation et à jouer pleinement son rôle pour un retour à la sérénité.
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