Ces dirigeants qui vont regarder « nerveusement » l’Algérie et le Soudan

Les hommes forts d’Afrique surveilleront les manifestations populaires, alimentées par la frustration liée au niveau de vie et par une élite perçue comme corrompue. Au nombre de ces manifestations nous avons désormais les cas du Soudan qui ont permis de renverser le président algérien Abdelaziz Bouteflika et le dirigeant soudanais Omar al-Bashir.

Bien que les événements récents dans ces pays soient uniques, les analystes estiment que les chutes rapides de Bouteflika et de Bashir constituent un avertissement pour les dirigeants autoritaires du continent qui ignoreront la colère populaire suscitée, notamment par les griefs économiques. L’armée soudanaise a annoncé jeudi qu’Al-Bashir avait été démis de ses fonctions et placé en détention après 30 ans de pouvoir, suite à quatre mois de manifestations continues.

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La semaine dernière, des manifestations de masse ont poussé Bouteflika, en difficulté, à se retirer après 20 ans sous la pression de l’armée. Dans les deux situations, des dirigeants de longue date ont été écartés par les structures de sécurité existantes à la suite de manifestations de masse, signe aux dirigeants autoritaires qu’une armée peut être parfois favorable aux revendications du peuple surtout quand elles sont légitimes. Sauf qu’au lieu de se retirer après, l’armée s’érige en puissance dont les yeux et l’influence s’assoie sur l’exécutif.

Mais cela a également anéanti les espoirs populaires d’une vraie révolution, laissant un potentiel d’instabilité supplémentaire. Et à mesure que les populations augmentent sur le continent, avec le basculement démographique vers une génération plus jeune et plus numérique, le mécontentement peut encore s’aggraver. «Les contextes algérien et soudanais sont très différents. Mais dans le même temps, les autocrates et les dictateurs ont appris une leçon: l’envie de justice, de démocratie et d’égalité des chances est universelle », a déclaré Marc Pierini, chercheur.

A qui le tour?

Les autres dirigeants africains, qui ont eux aussi la palme d’or de la longévité au pouvoir sont surement en train de regarder nerveusement ces événements, priant pour que cela ne leur arrive pas. Sauf que c’est ce qui risque de se produire avec la frustration d’une population très jeune qui a envie de connaître autre chose qu’une élite vielle et corrompue. Plusieurs de ses dirigeants ont passé plus de 20 ans au pouvoir, mais ne sont toujours pas fatiguer de piller leur pays et d’enrichir que leurs familles. Les pays qu’ils dirigent sont stagnants et leurs deals avec des puissances étrangères ont enfoncé encore plus ces nations dans la tourmente et le sous développement chronique.

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Dans tous les cas, s’ils ne décident pas de partir d’eux même, le peuple les fera partir avec le temps. Outre Bashir et bouteflika, les exemples lointaines de Blaise Compaoré du Burkina Faso ou de Robert Mugabe du Zimbabwe sont parlants. l’Afrique souffre de ses dirigeants et cela n’est un secret pour personne. Toutefois, avec la montée des mouvements panafricanistes, l’évolution de la technologie qui semble ne plus s’arrêter et le besoin de plus en plus fort de changement, de liberté et de développement, les dirigeants « coupables » de s’éterniser devraient être nerveux mais devront s’en prendre à eux même si le pire leur arrivait à cause de la colère du peuple qu’ils suscitent.

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