Classement 2019 de Reporters Sans Frontières (RSF 2019) : le Bénin perd 12 places

Reporters sans frontières a publié ce jeudi 18 avril son rapport 2019 sur la liberté de la presse dans le monde. Seulement 24% des 180 pays et territoires étudiés affichent une situation «bonne» ou «plutôt bonne» pour la liberté de la presse. La presse béninoise continue sa descente en enfer avec une perte de 12 places par rapport à 2018.

La liberté de la presse a continué de se dégrader dans de nombreux pays et les zones « sûres » pour les journalistes se raréfient, affirme Reporters sans frontières dans son rapport 2019. Parmi ces pays où les pouvoirs publics toujours plus autoritaires mettent sous pression les journalistes, font entrave à leur travail par des intimidations, poursuites judiciaires…, figurent en bonne place le Bénin.

Selon les différents rapports de Reporter Sans Frontière (RSF), le Bénin a occupé successivement la 78ème place en 2017, la 84 ème en 2018 et finalement la 96ème place en cette année 2019. Une nette régression de 12 places par rapport à 2018 et de 18 par rapport à 2017. Selon ces statistiques, ce recul est constaté depuis l’accession au pouvoir en 2016 du président Patrice Talon. L’ONG dans son rapport constate « un accroissement des dangers et, de ce fait, un niveau de peur inédit dans certains endroits » parmi les journalistes dans le monde. Le harcèlement, les menaces de mort, les arrestations arbitraires, font de plus en plus partie des « risques du métier ».

« Si le débat politique glisse subrepticement ou manifestement vers une ambiance de guerre civile, où les journalistes font figure de victimes expiatoires, les modèles démocratiques sont en grand danger, explique Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. « Enrayer cette mécanique de la peur est une urgence absolue pour les femmes et les hommes de bonne volonté, attachés aux libertés acquises au long de l’histoire. » fait-il savoir.

Selon l’organisation Reporters Sans Frontières, depuis l’accession au pouvoir en 2016 du président Patrice Talon, les activités de l’opposition sont très peu couvertes par la télévision d’État, et les médias sont sous étroite surveillance. Des “notes de cadrage” définissant des angles de traitement relevant très largement de la communication pro-gouvernementale sont envoyées aux rédactions après certains conseils des ministres. La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication reste dirigée par un homme condamné par la justice pour son excès de zèle après plusieurs fermetures arbitraires de médias. En 2018, elle a suspendu pour une durée indéterminée un célèbre journal proche de l’opposition. Sikka TV, qui appartient au principal adversaire politique du président Patrice Talon, est toujours privée d’antenne, malgré une décision de justice de mai 2017 demandant sa réouverture.

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