Dimanche 28 avril: un jour pas comme les autres à Parakou

Urnes saccagées, pneus brûlés et forces de l’ordre défiées. C’est ce à quoi les populations ont assisté à Parakou ce dimanche 28 avril 2019, jour des élections législatives pour la huitième mandature de l’Assemblée Nationale.

Ouvert à sept heures dans presque tous les bureaux de vote, le scrutin n’a pu aller à son terme à Parakou, la plus grande ville de la partie septentrionale du Bénin. En effet, alors que le scrutin se déroulait dans une ambiance de faible participation des électeurs visiblement indifférents à l’opération, les membres de bureaux de vote ont été surpris par des manifestants qui sillonnaient les centres de vote pour stopper le processus électoral. C’est Tourou dans le premier arrondissement qui a reçu la visite des envahisseurs aux environs de 9heures où le matériel électoral a été complément détruit par une foule d’hommes et femmes en courroux, réclamant des élections inclusives. « …il n’y a pas élection sans l’opposition » laissait-elle entendre.

La forte présence des éléments de la Police Républicaine et des militaires qui n’ont pas hésité à faire usage du gaz lacrymogène n’a pu dissuader la mobilisation contre la tenue de l’élection. Vent debout, les manifestants, malgré les détonations des armes sont parvenus à saccager et à détruire les urnes, les bulletins et autres registres de vote après les avoir arrachés des mains des agents qui n’avaient d’autres options que de prendre leurs jambes à leur cou face la furie.

Comme un déclic, le même mouvement s’est poursuivi dans les autres centres à l’intérieur et aux périphéries de la ville. À la seule différence, le reste de la manifestation était conduit par des jeunes organisés qui ont parcouru les trois arrondissements de Parakou, de centre en centre, pour arrêter le processus électoral. Rien ne résistait à leur passage. Des pneus ont été brûlés à tous les carrefours et sur les principales voies de la ville rendant du coup la circulation pénible aux usagers de la route.

Certains candidats des deux listes en en compétition n’ont pu accomplir leur devoir civique. Recherchés par ces fauteurs de troubles, les autorités et autres candidats, tous paniqués en dépit de la sécurité dont ils bénéficient, ont été contraints de se réfugier à la mairie  de Parakou pour sauver leur vie. L’hôtel de ville, lieu du refuge et le domicile du député Rachidi Gbadamassi sont devenus la cible des manifestants, visiblement prêts à incendier tous ces locaux. Ces endroits  sont placés sous une haute sécurité par des militaires et des policiers lourdement armés.

Le maire Charles Toko, le député Rachidi Gbadamassi et le ministre Samou Séidou Adambi ont été placés sous la protection militaire depuis l’éclatement de ces actes de violence. Mais à où et pour combien de temps heure? Sont-ils toujours dans les locaux de la municipalité de Parakou ? Bien malin qui pourrait répondre. Cependant, de sources bien renseignées, certains auraient quitté le territoire communal sous escorte militaire.

Le calme règne depuis ce lundi matin mais l’hôtel de ville mais le domicile du député Rachidi Gbadamassi reste toujours militarisés. À préciser que certains manifestants, trois environs, ont été interpellés par la police mais aucune perte en vie humaine n’a été constatée par notre équipe .

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