Élu depuis 1984, Jean-Marie Le Pen fait ses adieux au Parlement européen

Élu depuis 1984, Jean-Marie Le Pen fera mardi 16 avril ses adieux au Parlement européen. Après plus de trente ans au sein du Parlement européen, l’homme âgée de 90 ans va en même temps se retirer de la vie politique, même s’il aurait rêvé se faire réélire.

Le cofondateur du Front national qu’il a présidé près de 40 ans avant de le léguer à sa fille Marine en 2011, a été élu sept fois d’affilée à l’assemblée de Strasbourg dont il est l’un des doyens, alors qu’il n’a été député en France sur la même période que deux ans, de 1986 à 1988.

C’est un scrutin européen, celui du 18 juin 1984, qui permet au FN d’envoyer dix députés à Strasbourg, dont Jean-Marie Le Pen. Mais, exclu du FN en 2015 après ses propos polémiques sur les chambres à gaz, il ne peut plus se représenter, même s’il aurait bien voulu «assumer le rôle de doyen» dans l’enceinte européenne.

Neuf fois, ses collègues du Parlement européen ont réclamé la levée de son immunité, que ce soit pour des propos controversés hors de l’hémicycle ou pour les emplois fictifs. Fataliste, Jean-Marie Le Pen avoue lui-même qu’en partant, «je n’aurai pas beaucoup de mains à serrer».

Une figure de proue

Au Parlement, Jean-Marie Le Pen fut « la figure de proue de l’extrême droite européenne et son principal orateur », siégeant dans le même groupe que le parti néofasciste italien MSI qui lui s’est « très peu intéressé à Strasbourg », rappelle le politologue Jean-Yves Camus.

À 90 ans, Jean-Marie Le Pen « s’apprête à se faire à l’idée » de n’avoir plus de mandat électoral mais réfute quitter la vie politique, en annonçant son rassemblement du 1er-mai à Paris. Son exclusion du FN lui a valu de siéger parmi les non-inscrits puis de rejoindre en 2018 le parti européen néofasciste Alliance pour la paix et la liberté, distinct du mouvement Europe des nations et des libertés auxquelles est rattaché le RN.

Malgré cette exclusion et les « désaccords » avec sa fille, il soutiendra la liste du RN aux élections européennes. Depuis 2017, le parti présidé par Marine Le Pen, ne veut plus sortir de l’Union Européenne tandis que son père lui, n’exclut pas un Frexit.

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