[Exclu] Bénin – An 3 de Patrice Talon: des exploits, des frasques et des ambitions (1 sur 3)

Elu à plus de 65% des suffrages exprimés lors du 2nd tour de la présidentielle le 20 mars 2016, Patrice Talon boucle ce 06 avril 2019, trois années d’exercice du pouvoir d’Etat. Les indicateurs de performance affichent un bilan mi-figue, mi-raisin. Bénin Web Tv se propose de faire une rétrospection sur les trois années de la gouvernance de Patrice Talon empruntes d’actions et de déception.

Dans cette première partie , nous décryptons avec vous, tous les exploits d’un président qui se veut réformateur et qui a promis de révéler le Bénin au Béninois et au monde entier. Un dossier réalisé par Hervé Ganhouégnon, Ignace Sossou et Benn Michodigni.

1- Les exploits d’un chef d’Etat plébiscité

Accédant à la magistrature suprême du Bénin il y a trois années exactement, Patrice Talon mesurait l’immensité de la tâche régalienne. Après avoir constitué sa première équipe, le nouvel homme fort de notre pays s’est très tôt mis à l’œuvre. Parmi les premiers chantiers figurent, les réformes touchant l’administration publique.

  • Réformes institutionnelles et politiques

Après un état des lieux de l’administration qui a révélé des tares et manque à gagner pour la Nation, les nouveaux tenants du pouvoir ont modifié son architecture et supprimé des directions et services. Au sein des ministères par exemple, la Direction des ressources financières et du matériel et la Direction des ressources humaines ont carrément disparu ou du moins fusionnées.

Désormais, on parle de Direction de l’administration et des finances (DAF). Les cellules de communications ont été supprimées et remplacées par des points focaux dont les actions sont centralisées à la Direction de communication installée au Palais de la Présidence. Des postes de façade tels que Attaché de cabinet, chargé de protocole du ministre ou service protocole du ministère sans occulter les titres de chargé de mission ont été purement et simplement balayés. Des Offices d’Etat ont changé également de dénominations et d’attributions. D’autres se sont vus confier aux multinationales. En exemple le Port Autonome de Cotonou dont la gestion est confiée aux responsables du Port d’Anvers en Belgique.

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Sous le leadership du ministre Romuald Wadagni, le ministère de l’Economie et des finances a opéré la dématérialisation des services financiers de l’administration publique béninoise. En effet, aujourd’hui il est possible de payer ses impôts en ligne ou solliciter à distance les services du ministère. Avec l’interdiction des paiements à vue des primes et frais de missions, il existe une traçabilité de toutes les transactions financières des fonctionnaires de l’administration publique. La Cellule des voyages officiels est également l’autre prouesse du régime Talon à l’actif du ministre Wadagni.

Diverses autres actions de réforme ont été engagées pour l’amélioration du climat des affaires, parmi lesquelles le renforcement du cadre juridique et judiciaire pour sécuriser les investissements, la simplification des démarches en vue de l’agrément aux régimes privilégiés du Code des Investissements, l’opérationnalisation des tribunaux de commerce et la réforme du code des Investissements pour le rendre plus attractif, la réforme de l’Agence pour la Promotion des Importations et des Exportations (APIEX) pour en faire le guichet unique d’accueil des investisseurs au Bénin.

Au nombre des réformes politiques figurent le système partisan qui a sonné le glas de plusieurs micro partis et formations politiques à l’image des grandes nations démocratiques. Au titre des réformes législatives majeures, la création de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET).

  • Les prouesses dans le domaine sanitaire

Patrice Talon a mis un point d’honneur à la lutte contre les faux médicaments pour favoriser l’assainissement du sous-secteur pharmaceutique. La destruction du grand marché des produits pharmaceutiques contrefaits ‘’Adjégounlè’’ et la saisie systématique des médicaments de la rue ont prouvé à suffisance la volonté du gouvernement d’épurer le secteur quoi que phénomène socio-économique. Dans sa lutte, plusieurs cliniques et centres sanitaires non agréés ont été fermées. L’exercice en clientèle privé en ce qui concerne les médecins et autres acteurs sanitaires a été redéfini et applaudi par le commun des béninois.

Au titre des infrastructures sanitaires, l’hôpital de zone d’Allada a été mis en service. On note également le redémarrage des travaux de celui de Savè, les démarches pour la construction de l’hôpital de zone des 3A (Adjarra, Avrankou, Akpro-Missérété), et les préalables déjà accomplis  pour la construction de l’hôpital de référence d’Abomey-Calavi.

Pendant ce temps, les programmes sociaux comme la prise en charge de la césarienne, du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans, de la dialyse ont été maintenus. Plus encore, les soins palliatifs pour les personnes atteintes de maladies graves, sont désormais intégrés à ce paquet de gratuité. 

  • Sur le plan éducatif

Dans le domaine de l’éducation, le gouvernement a relancé avec pertinence le programme des cantines scolaires. Désormais 537.400 enfants contre 351.000 en 2017, avec l’extension du programme à 1.600 nouvelles écoles. L’exécutif a poursuivi et renforcé les mesures sociales à travers notamment l’exonération des frais de scolarité des élèves filles du 1er cycle de l’Enseignement secondaire général et celles inscrites dans la filière industrielle de l’Enseignement technique. Au total 245.118 filles ont été impactées en 2018 pour un coût global de 2.490.000.000 FCFA.

Dans l’enseignement supérieur public, en dehors de la construction d’infrastructures, l’Etat a respecté ses engagements en procédant à l’apurement des arriérés d’allocations universitaires des années de 2015 à 2017, à hauteur de 15 milliards Fcfa. Grâce à la réforme des allocations universitaires, le nombre de bénéficiaires est passé de 14.000 à 30.000 étudiants environ. Il est à noter que le gouvernement a assuré l’inscription des étudiants handicapés dans des écoles et centres de formation professionnelle.

Les divers programmes sociaux se poursuivent, notamment le financement de projets bancables, les microcrédits nouvelle génération et la finance digitale dont la phase pilote a été un succès.

  • Exploits diplomatiques

Au chapitre de ses relations avec le reste du monde, la diplomatie béninoise est au mieux  de sa forme. Au-delà des accords et partenariats obtenus au profit du pays, l’offensive diplomatique a permis l’élection de notre compatriote Reine Alapini Gansou en tant que juge à la Cour pénale internationale (CPI) pour un mandat de neuf (09) ans, une première dans l’histoire du pays.

L’autre chose, elle a sollicité et obtenu auprès de la France la restitution  de 26 biens culturels pillés au Dahomey pendant la colonisation  par les troupes du général Dodds, il y a 200 ans environs.  Dans ce sens, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, a déjà donné son accord de principe pour la restitution des biens culturels.  Il est à noter les visites d’Etat de  Patrice Talon en Turquie, en Chine, en Estonie, en France. Il ne serait pas superflu d’évoquer la participation du Bénin au sommet de l’ONU, l’UA, de la CEDEAO et de l’UEMOA.

D’ailleurs grâce à notre diplomatie, le Bénin a pris la présidence du conseil des ministres. Aujourd’hui, il est aisé de constater que c’est le ministre Romuald Wadagni qui appose conjointement avec le gouverneur de la Bceao sa signature sur les billets de fcfa. Avec le e-visa initié et mis en œuvre par le ministre des Affaires étrangères, Aurélien Agbénonci, le Bénin a amélioré son score de transparence de visa de 200% en Afrique passant de la 27ème place à la première.

Le film documentaire « Une diplomatie pour révéler le Bénin » en dit long sur les prouesses de la diplomatie béninoise.

  • Dans le domaine sportif

Le football béninois a été longtemps gangrené par de petites guerres intestines au sein de la fédération. Mais depuis peu, les différents acteurs chantent la paix à l’unisson. Un point à mettre à l’actif du gouvernement pour avoir relevé ce défi suivi de l’élection sans anicroches des dirigeants. Toute chose qui a motivé la reprise du championnat national. On note aussi les subventions octroyées aux différents clubs en guise d’appui et de soutien.

On n’inscrira pas la qualification du onze national à la coupe d’Afrique des nations sur le tableau des prouesses mais osons dire que l’atmosphère et le climat apaisés au sein de la Fédération béninoise de football ont joué un rôle crucial.

  • Sur le plan sécuritaire

L’Assemblée nationale a adopté le mardi 26 décembre 2017, la loi consacrant la fusion de la police et de la gendarmerie en une force unique appelée police républicaine aux fins d’apporter une solution à la criminalité et toutes ses formes auxquelles les populations sont confrontées. C’est la réforme principale opérée dans ce secteur à mettre à l’actif des tenants du pouvoir.

  • Sur le plan économique

L’assainissement des finances publiques est l’un des axes prioritaires de Patrice Talon qui, quoiqu’on dise, a évité le piège de la complaisance dans la lutte contre la corruption. Les structures à l’avant-garde de l’émergence économique se portent mieux que par le passé. Le Port Autonome de Cotonou (PAC) par exemple est devenu plus compétitif et améliore ses performances. Depuis peu, il accueille plus de 15 navires par jour contrairement aux années antérieures  où 03 à 04 bateaux accostaient au PAC. D’ailleurs, il y a moins de 4 mois, le chef de l’Etat avait déclaré que les réformes ont permis de relancer notre économie. Le Bénin a connu une croissance économique qui est passée de 2,1% en 2015 à 6,5% au moins en 2018. Il a été crédibilisé par les rapports de satisfecit du Fonds Monétaire International et la notation B+ stable de l’agence internationale de notation financière Standard & Poor’s, qui permet à notre pays de se hisser dans le peloton de tête des pays les mieux notés et les plus stables en Afrique.

De même, selon l’évaluation des politiques et des institutions nationales, réalisée par la Banque Mondiale, le Bénin obtient une note globale supérieure à la moyenne des pays d’Afrique Subsaharienne.  Idem pour l’indice de performance de la logistique (LPI), l’indicateur de la Banque Mondiale qui reflète les perceptions relatives à la logistique d’un pays. Le Bénin est passé de la 115ème à la 76ème place au plan mondial.

Selon l’indice du capital humain de la Banque Mondiale, le Bénin est classé 2ème dans l’espace CEDEAO.

  • Sur le plan de la Justice

A l’actif du pouvoir de la Rupture, la création du Tribunal de commerce de Cotonou. Une juridiction qui a vu le jour pour sécuriser les investissements d’une part et d’autre part sécuriser les relations entre les investisseurs, entre les investisseurs et les bénéficiaires et entre les commerciaux. Mieux, la mise en place de cette juridiction s’inscrit dans la mise en œuvre de la réforme judiciaire. L’architecture du Conseil supérieur de la magistrature a été revue. On note également la mise en service et la modernisation des maisons de détention. Plusieurs autres réformes ont été opérées dans ce secteur dont de recrutements des auditeurs de justice.

  • Sur le plan des infrastructures

Au chapitre des infrastructures routières, plusieurs chantiers sont ouverts sur l’ensemble du territoire national. Les grands travaux routiers portent sur un linéaire total de 1.262 km et les travaux d’entretien des pistes rurales ont concerné plus de 11.000 km de pistes rurales au titre de l’année 2018. On peut évoquer également l’aménagement et le bitumage de grands axes routiers. Comme par exemple des axes Djougou – Péhunco – Kérou – Banikoara, Aplahoué-Dévè-Lokossa etc qui sont en cours.

  • Quid de l’électricité

Dans le secteur de l’électricité, la situation s’améliore considérablement pour conjuguer au passé les coupures intempestives. Le vendredi 15 mars dernier, il a été mis en service le premier moteur de la centrale thermique dual fuel 120 MW de Maria Gléta 2. Au total 07 moteurs sont prévus pour booster hors de notre territoire le délestage. C’est dire donc que contrairement aux appréhensions des uns et des autres, Maria Gléta n’est pas un mythe.

  • Artisanat et emploi

Au nombre des actions majeures dans le domaine de l’artisanat, le recensement des acteurs qui a connu un vif succès. Le RNA a pour but de disposer de données statistiques fiables sur le secteur de l’artisanat en vue de sa modernisation. Les objectifs de cette opération sont de disposer d’un registre biométrique de métiers, de délivrer aux artisans ayant droits une carte professionnelle biométrique et de faciliter leur accès aux services du projet ARCH en son volet assurance maladie, micro crédit et surtout la formation.

Au plan socioéconomique, les réformes et actions ont eu pour effet, la création d’environ 200.000 emplois directs et indirects, avait laissé entendre le Président Patrice Talon lors de son adresse à la nation le 27 décembre dernier. D’ailleurs, lors d’une conférence publique, le 28 mars dernier,  le Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), Urbain Amégbédji, avait  indiqué que le Bénin connaît un taux de chômage de 2,3% contrairement aux antérieures où le tableau n’était pas reluisant.

  • Dans le domaine du cadre de vie

On peut noter ici les travaux d’aménagement urbain surtout le démarrage de la première phase du projet Asphaltage.  A celui-ci vient se greffer, le Programme d’Assainissement pluvial de la ville de Cotonou dont les engagements financiers s’élèvent à 238 milliards de FCFA et couvrent les besoins exprimés.  A noter également le projet Grand Nokoué qui prend en compte les villes de Porto-Novo, Sèmè-Podji, Cotonou, Abomey-Calavi et Ouidah. C’est un programme de ramassage et de traitement des ordures afin de sortir définitivement de la malpropreté ces grandes villes.

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