[Exclu] Bénin: les non-dits sur la rencontre entre Patrice Talon et les présidents d’institutions

Que s’est-il passé au palais présidentiel pour que les présidents des institutions, malgré la volonté affichée par le président Patrice Talon de baisser la tension et de donner la chance à l’opposition de revenir dans la course pour les législatives, aient décidé de la poursuite du processus électoral ? Nous avons cherché à percer les secrets de cette rencontre du 1er avril entre le président Talon et huit personnalités de la République. Nos investigations nous ont permis d’en apprendre davantage sur les dessous de cette rencontre entre Patrice Talon et les présidents des institutions de la République.

Le lundi 1er avril 2019, une importante assise s’est tenue au palais de la Marina à Cotonou entre le chef de l’Etat béninois, le président Patrice Talon et les présidents des institutions élargies au médiateur de la République et au président de la commission électorale nationale autonome.  La décision issue de cette rencontre et délivrée par le médiateur de la République, Monsieur Joseph Gnonlonfoun  à travers une déclaration a surpris plus d’un, d’autant plus que le président Adrien Houngbédji, mandaté pour trouver une solution parlementaire à la crise électorale n’avait pas encore produit le rapport de sa mission de médiation.

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De nos investigations, il ressort que contrairement au contenu de la déclaration lue par le médiateur de la République, Monsieur Joseph Gnonlonfoun, les débats ne sont pas passés aussi sereinement qu’a laissé croire, le communiqué final. En effet,  plusieurs présidents d’institutions convoqués par le chef de l’Etat ont plaidé au près du président de la République pour une issue consensuelle de la crise afin de permettre l’organisation d’une élection inclusive. De nos sources et des témoignages que nous avons pu obtenir de certains participants à cette rencontre, il est à retenir que c’est le président de la cour suprême, Ousmane Batoko, qui a été le premier a plaidé pour une élection inclusive. Il sera soutenu dans ce sens par d’autres présidents d’institution à savoir, le président de l’Assemblée nationale Me Adrien Houngbédji, le président du Conseil économique et social Tabé Gbian, le médiateur de la République Joseph Gnonlonfoun, le président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) Adam Boni Tessi et même Emmanuel Tiando de la commission électorale nationale autonome (Céna). Selon des témoignages, ce dernier se serait même attiré les foudres du président de la République.

Quant à Joseph Djogbénou, président de la cour constitutionnelle et sa collègue de la Haute cour de justice, Cécile de Dravo-Zinzindohoué, seule la rigueur des textes doit primer et c’est pourquoi ils sont restés inflexibles et opposés à tout compromis. S’en suivra alors « l’instruction » donnée par  le président de la République  au Médiateur de la République d’enregistrer pour la radio et la télévision, une déclaration dans laquelle il sera mentionné que l’ensemble des chefs d’institutions appelaient à la tenue des élections législatives « à bonne date » et sans l’opposition.

Il importe de préciser ici que les présidents convoqués à cette rencontre n’ont pris véritablement connaissance de l’ordre du jour qu’au Palais de la présidence de la Marina et ni leurs noms ainsi que leurs signatures n’ont été apposés sur la déclaration lue par Monsieur Joseph Gnonlonfoun.

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