« Les manipulations génétiques sur l’humain peuvent-elles conduire à sa désacralisation ? »

Le BAC, but ultime de la classe de terminale approche à grand pas au Bénin. L’heure est à la révision. C’est le moment exquis pour proposer aux candidats, des sujets qui peuvent être proposés à l’examen afin de les aider à réussir. Voici un sujet actuel en science qui pourrait susciter l’attention des candidats: Les manipulations génétiques sur l’humain peuvent-elles conduire à sa désacralisation ? La réponse ci-contre n’est qu’une approche pour vous inspirer si vous vous retrouviez face à un tel sujet à l’examen.

Manipuler c’est modifier une chose. La génétique renvoie aux patrimoines biologiques d’un individu, d’un organisme et qui détermine sa constitution physique et physiologique. Quant à la désacralisation, elle consiste à profaner une chose, à violer sa valeur intrinsèque. Ainsi, l’on s’interroge sur les expérimentations scientifiques sur l’homme et leurs impacts sur sa nature, sur sa dignité. Il s’agit là d’un problème éthique.

Peut-on modifier l’humain ?

Les avancées de la science et des technosciences rendent possible de nos jours assez d’expérience sur la personne humaine. Ainsi, au laboratoire l’homme est traité comme un simple objet d’étude. La science aidée par la technique cherche à transformer l’homme, à l’améliorer, exactement comme on pouvait le faire pour une machine.

Il en va ainsi du Transhumanisme, qui est un mouvement qui prône l’usage de la science et de la technique pour améliorer les conditions physiques et mentales de l’être humain. D’où les pratiques scientifiques telles que l’Eugénisme, la procréation médicalement assistée ; le clonage de l’embryon humain, les êtres humains génétiquement modifiés. La maitrise de la carte génétique permet ainsi, d’agir sur les gènes de l’embryon humain soit pour corriger ses tares ou augmenter ses qualités.

En effet, dans la plupart des manipulations génétiques, les scientifiques évoquent le souci d’apporter des réponses aux problèmes que posent les limites de la nature humaine qui occasionnent des souffrances à des personnes. C’est le cas des embryons conçus avec des malformations liées aux gènes et que les scientifiques essaient de corriger mais aussi le cas d’enfants exposés aux maladies transmissibles. Lulu et Nana, les premiers bébés génétiquement modifiés, des jumelles, seraient nées en Chine au cours du mois de novembre 2O18. Leur génome serait altéré après la fabrication de leur embryon par fécondation in vitro afin de désactiver un gène pour leur donner une résistance à l’infection du VIH, communément appelé Sida.

Les problèmes éthiques soulevés par les manipulations génétiques

Si les manipulations génétiques ambitionnent d’améliorer la nature humaine, elles peuvent se retourner contre l’homme ou le défigurer. Ce qui soulève des problèmes d’ordre éthique. Les bébés in vitro obtenus à partir des gamètes reproducteurs prélevés chez des parents en difficulté de conception peuvent être exposés aux manipulations de laboratoires même avant la fécondation pour telle ou telle raison. Alors ces gamètes modifiés sont -ils toujours ceux des parents ?  Ce qui risque plus tard de poser des problèmes affectifs et de déséquilibre psychologique chez l’enfant fabriqué par la technique et qui devrait être le fruit de l’amour entre deux personnes.

L’homme n’est pas qu’un être naturel, il est aussi un être moral. Hans Jonas dit à cet effet qu’on doit respecter l’homme en ne violant pas sa dignité morale, sa liberté. Tout pour dire qu’il faut fixer des limites aux manipulations génétiques….
Si les neurosciences comptent améliorer les capacités neuronales de l’homme en multipliant ses capacités mémorielles par exemple, les conséquences morales se présentent comme suit : à quoi va servir une quantité d’information dans le cerveau ?

Naturellement l’oubli permet au cerveau de filtrer ce qui est utile pour l’action et d’éviter les encombrements. Si l’on doit se souvenir de tout, la qualité de la vie morale recevrait un coup. Au finish, les manipulations génétiques ne peuvent pas faire échapper à l’homme à ses conditionnements naturels. Le risque de désacralisation est prégnant si l’on tient à transformer l’homme en modifiant son génome.

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