Mali : la population se révolte contre l’incapacité des autorités et de l’ONU à endiguer l’insécurité

Des milliers de personnes se sont rassemblées vendredi 05 avril à Bamako, capitale malienne, pour protester contre l’échec du gouvernement et des forces de maintien de la paix internationaux à endiguer la violence ethnique et djihadiste, notamment le massacre d’environ 160 villageois le mois dernier.

La manifestation était l’une des plus importantes au Mali ces dernières années. Elle a fait suite au massacre perpétré le 23 mars par des miliciens présumés appartenant à l’ethnie Dogon des éleveurs Fulani rivaux dans le village d’Ogossagou, l’acte le plus meurtrier du conflit ethnique de la région du Sahel en Afrique de l’Ouest. Six ans après l’intervention des forces françaises pour arrêter l’avancée djihadiste du nord du désert du Mali, les violences se sont propagées dans le Sahel, une région aride située entre le désert du Sahara et les savanes africaines, jusqu’au Burkina Faso et au Niger voisins. Tandis que la police anti-émeute casquée observait la scène, les manifestants ont tenu des pancartes demandant au président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, et à la mission de maintien de la paix MINUSMA des Nations Unies de partir.

Keita a réagi à l’attaque des Fulanis en dissolvant un groupe d’autodéfense anti-djihadiste, dont les combattants sont soupçonnés d’être à l’origine du massacre. Plus de 200 personnes ont été tuées par des groupes d’autodéfense anti-djihadistes au Mali depuis le début de cette année, selon l’ONU, qui a dépêché des experts des droits de l’homme pour enquêter sur l’attaque de mars. La marche de vendredi des leaders religieux, de la société civile et de l’opposition reflète la frustration croissante suscitée par l’escalade de la violence. « Nous tenons le gouvernement pour responsable de la détérioration de la situation », a déclaré l’ancien ministre Hamadoun Dicko. La marche de vendredi était en grande partie pacifique, bien que la police ait à un moment donné tiré des gaz lacrymogènes et que des manifestants aient lancé des pierres en guise de réponse. Les organisateurs ont appelé à une autre manifestation la semaine prochaine.

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