Sortie médiatique du Chef de l’Etat: point de vue de Richard Boni Ouorou

La sortie médiatique du chef de l’Etat dans la soirée du jeudi 11 avril 2019, continue de susciter de nombreuses réactions. La dernière est celle du politologue béninois Richard Boni Ouorou. Dans une vidéo publiée sur sa page facebook dans la journée du vendredi 12 avril, il parle de défaillance du système partisan béninois abordé par Patrice Talon pendant l’émission.

Lors de sa sortie médiatique, le chef de l’Etat Patrice Talon est revenu plusieurs fois sur la question de la défaillance du système partisan béninois. Cette perception de Patrice Talon est, selon Boni Ouorou, « un faux problème ». Pour lui, le système partisan béninois « n’a aucun problème ». Le problème qui se pose est relatif à un déficit de connaissance sur le système partisan béninois. Il poursuit ses propos en affirmant que le système partisan béninois ne compte aujourd’hui que 11 partis politiques. Pour lui, ce n’est pas tous les mouvements ou partis politiques en présence dans un système politique qui font partie d’un système partisan.

« Le système partisan, c’est la résultante entre les partis politiques après une compétition c’est-à-dire une interaction entre les partis politiques à l’issue du résultat d’une compétition électorale », a précisé Richard Boni Ouorou. Pour lui, les partis politiques ayant aujourd’hui une interaction entre eux ne sont que 11 à l’Assemblée nationale. Il s’agit des Fcbe, l’Un, le Prd, l’alliance Rb-Rp, l’And, l’Alliance soleil, le Fdu, l’Alliance Abt, l’Alliance éclaireur, l’Ub et le Reso-Atao. Ce sont ces partis politiques qui aujourd’hui font partie du système partisan et ceci de façon formelle. Cela étant, on pourrait dire aujourd’hui qu’au Bénin, les 250 partis politiques ne font pas partie du système partisan.

Quid des difficultés lors des nominations

Dans son intervention, le Chef de l’Etat Patrice Talon a fait part des difficultés que rencontre l’exécutif lors des nominations à des postes de responsabilité. Selon Patrice Talon, la multiplicité des partis politiques ayant soutenu un candidat devenu Président de la République crée à ce dernier une véritable équation lors des nominations. Mais à en croire, le politologue Richard Boni Ouorou, ce problème ne devait pas se poser.

Pour lui, le Bénin est dans un « système présidentiel ». « Le gouvernement, dans un système présidentiel, peut être formé d’experts ou de n’importe quelle personne pourvu que cette dernière ait les compétences nécessaires pour le poste à pourvoir », a fait savoir Boni Ouorou. Dans ce genre de système, un gouvernement n’est pas formé de ministres qui sont à la fois députés comme si c’était dans un « système parlementaire ». 

Démocratie, une loi de la majorité…

Sur la loi de la majorité dans un système démocratique plusieurs fois évoqué ces derniers temps, Boni Ouorou pense qu’il est nécessaire pour les acteurs politiques béninois de se documenter sur la théorie de la « loi de la majorité ». Selon lui, être majoritaire à l’Assemblée nationale ne signifie pas « s’enfermer dans une chambre et concevoir une loi pour aller la voter après à l’Assemblée ». 

Bien qu’ayant certaines priorités, « la majorité a également le devoir dès qu’une loi est conçue, de la proposer ou de la soumettre à la minorité afin qu’un débat puisse être fait autour pour le renforcement de la loi », précise Boni Ouorou. Cela permettrait selon le politique de lever tous les équivoques et incertitudes que pourrait susciter ladite loi.

En conclusion, la loi de la majorité dans une démocratie n’autorise pas cette majorité à décider de tout au sein de l’hémicycle. « Il faut un débat entre les deux camps et c’est le sens même de la vitalité d’un régime démocratique », a laissé entendre Richard Boni Ouorou.

 

 

 

 

 

 

 

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