Soudan – Omar el-Béchir: un putschiste dictateur renversé!

L’Afrique connait de plus en plus des mutations profondes surtout au plan politique. Alors que le cas du président algérien, Abdelaziz Bouteflika continue de faire des vagues, ce sont les Soudanais qui s’offrent la tête du tout-puissant Béchir. Alors qu’il s’y attendait le moins, l’armée qui était censée le protéger lui a tourné dos.

Le désormais président déchu du Soudan est parti du pouvoir tel qu’il y est arrivé. Omar el-Béchir est inéluctablement une évidence incontestable de l’adage populaire « qui tue par l’épée périt par épée ». Militaire de formation, et après plusieurs années de combat, il porte les galons de colonel. C’est ce grade qui lui a donné l’audace de renverser le régime en place en 1989. Aux allures d’un dictateur invétéré, il fait interdire tous les partis et instaure un code légal islamique. Quatre ans plus tard, en 1993, il s’autoproclame président du Soudan avant d’être élu en 1996.

Depuis lors, les événements successifs venant de lui ne sont pas du goût du peuple soudanais. Le Soudan du Sud qui a tout le temps réclamé son indépendance vis-à-vis du Nord a dû prendre ses responsabilités le 9 juillet 2011. Depuis lors, la guerre de partage des biens de la République n’a pas permis une grande avancée. Le président qui fait objet d’un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité et d’un autre mandat pour génocide est contesté pour ses décisions qui sont tournées contre le peuple. Récemment; le prix de l’essence a grimpé puis celui du pain connait une hausse vertigineuse.

Exaspéré, le peuple a pris ses responsabilités. Après plusieurs jours de protestation le peuple a fini par avoir raison de l’homme fort. Près de trente ans à la tête du grand Soudan, Omar el-Béchir sort par la petite porte. Contrairement à ceux qu’il a renversés, lui, après sa destitution, sera mis aux arrêts et gardé. Le pire, c’est que Fatou Bensouda pourra envoyer ses émissaires le chercher pour répondre des crimes devant la Cour pénale internationale.

L’autre soupçon qui pèse sur Omar el-Béchir est son probable rapport avec les terroristes. Il a donné asile au chef d’Al-Qaïda Oussmana ben Laden au début des années 1990. L’Afrique est en train d’écrire une autre histoire. Et, les autres chefs d’Etat qui « durent » au pouvoir doivent en tirer leçon avant que cela ne soit trop tard. La triste fin d’Omar el-Béchir, loin d’être une fin de la révolution africaine, risque d’inspirer d’autres peuples dont les présidents ont déjà fait plus de deux décennies au pouvoir.

Une leçon pour les autres chefs d’Etat

Le Caméroun, avec les mouvements qui s’y observent depuis peu auréolés par les débats opposant les anglophones et les francophones pourraient être des signes avant-coureur d’un soulèvement populaire. Le Tchad aussi dont le président est au pouvoir depuis 1990 pourra subir le même sort que el-Béchir. Encore que le Tchad et le Soudan sont des pays frontaliers. Paul Kagamé au Rwanda, Theodoro Obiang Nguema Mbasogo en Guinée Equatoriale et bien d’autres doivent, après de longues années à la tête de leur pays, sortir par la grande porte.

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