Soudan: une foule immense déferle à Khartoum, la pression s’accentue sur la junte

Des centaines de milliers de personnes ont pris part jeudi à un rassemblement visant à accroître la pression sur l’armée, afin qu’elle cède le pouvoir à un gouvernement civil.

Au son de chants révolutionnaires, une foule immense a déferlé jeudi à Khartoum à l’appel des leaders de la contestation à une « marche du million » pour que l’armée cède le pouvoir à une autorité civile. La marche s’est déroulée dans une atmosphère détendue.

Un Conseil militaire de transition dirige le Soudan depuis le renversement par l’armée du président Omar el-Béchir le 11 avril après des mois de manifestations populaires. « Nous voulons le départ du Conseil militaire, nous voulons un gouvernement civil », explique Adam Ahmed, un étudiant en médecine qui comme de nombreux Soudanais a convergé jeudi devant le siège de l’armée, où a lieu un sit-in permanent depuis le 6 avril. « Oeil pour oeil, dent pour dent, nous n’accepterons pas les compensations » proposées par les militaires jusqu’à présent, chantent les manifestants, qui réclament la condamnation des responsables du régime d’Omar el-Béchir durant ses quelque 30 ans au pouvoir.

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La veille, trois généraux contestés sur les 10 membres du Conseil militaire avaient démissionné. « Tous ceux qui sont responsables de conflits au Soudan doivent être jugés », estime un des manifestants, Ismail Jadallah. Pour la première fois, des juges drapés dans leur robe, ont défilé jeudi depuis la Cour constitutionnelle pour réclamer « l’indépendance » du système judiciaire et rejeter toute « intervention politique », a affirmé l’un d’entre eux à des journalistes. Mais à leur arrivée devant le QG de l’armée, certains manifestants les ont accueillis avec colère en leur reprochant d’avoir rendu des verdicts favorables au régime du président Béchir dans le passé.

Des manifestants venus des Etats de Jazira (centre) et du Nil Bleu (sud-est), ainsi que du village natal du président déchu, étaient également présents à Khartoum. Un porte-parole du Conseil militaire de transition a déclaré que la junte proposait aux manifestants de rester au pouvoir tout en attribuant aux civils le poste de Premier ministre et d’autres postes ministériels.

Auparavant, les militaires avaient promis de céder le pouvoir aux civils si ces derniers arrivaient à trouver un leader de consensus pour la présidence du pays.

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