Bénin – Assemblée nationale: le rapport d’activités d’Adrien Houngbédji en souffrance

Les députés de la septième législature ont boycotté presqu’à l’unanimité l’ouverture de la dernière session ordinaire de leur mandature. C’était le vendredi 12 avril dernier. Le président de l’institution parlementaire a tenté de les convoquer à nouveau en vain. Alors qu’il devrait présenter son rapport d’activités conformément au règlement intérieur de l’institution.

Les députés de la législature en cours risquent de ne pas adopter le rapport d’activités de leur président. Convoqué pour prendre part à la cérémonie solennelle de l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2019, ils ont brillé par leur absence à l’exception de cinq élus. Le président Houngbédji, après avoir dit son discours d’ouverture avec à la clef un secrétaire parlementaire ad’hoc, a renvoyé l’examen des points inscrits à l’ordre du jour au lundi suivant. C’est sans compter avec l’absence de ses collègues. Depuis ce 15 avril jusqu’à ce jour, personne ne peut dire avec exactitude si la session ordinaire aura lieu ou non.

Mais, au regard des tensions qui prévalent actuellement dans le pays, il va de soi que la session ordinaire, la dernière de la septième législature, subisse un embargo qui ne dit pas son nom. Il n’est pas évident que les députés retournent au parlement avant l’installation de la huitième législature. L’autre événement non moins important qui risque d’empiéter sur la tenue de la session est le renouvellement des membres de l’Assemblée nationale que la Cour constitutionnelle a confirmée. Plus de la moitié des députés ne verront désormais, du moins à partir du 15 mai, l’image du parlement qu’à la télévision. Il faut avoir un amour pour l’institution pour s’y rendre encore étant déjà à la retraite forcée.

Le dernier rapport de Houngbédji sous la menace d’invalidation

L’article 21 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale stipule que « le Président doit au début de chaque session ordinaire, présenter un rapport
sur ses activités et sa gestion…. Elle adopte le rapport ou le rejette à la majorité de ses membres ». En vertu de cette disposition statutaire, Adrien Houngbédji devrait présenter son rapport d’activités au début de cette session au destin d’un orphelin.

Même si rien ne prouve à l’avance que ledit rapport sera adopté par la majorité des députés, il fallait à tout le moins en prendre connaissance. Ce qui n’est visiblement plus possible. Dix jours environ nous séparent de la fin de la mandature de cette législature. Le rapport ne sera donc pas validé sauf miracle. Le prochain président de l’institution en tirera certainement leçons pour ne pas subir le même sort que son prédécesseur.

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