Bénin: le coup de foudre du BMP pour la gent féminine n’était donc que du leurre ?

Les 83 députés devant siéger à la 8^ème mandature de l’Assemblée nationale sont connus dans les moindres détails si l’on s’en tient à la confirmation des résultats par la Cour constitutionnelle. Le taux de représentativité des femmes avoisine 7,22% et prouve à suffisance que l’argument proprement brandi par les députés pro-Talon pour soutenir la dernière tentative de révision de la constitution était un leurre.

A l’image de la législature qui s’achève, les femmes sont quasi-absentes à la 8^ème mandature de l’Assemblée nationale. Et pour cause, seulement 06 femmes sont élues au nombre des 83 députés. Or qu’il vous souvienne que le projet de révision de la loi fondamentale du Bénin a été soutenu par plusieurs innovations à savoir l’institution de la cour des comptes, le couplage des élections et surtout l’amélioration du taux de représentativité des femmes à l’hémicycle. Les tenants du pouvoir représentés par les députés du Bloc de la majorité parlementaire (BMP) ont défendu bec et ongle ce projet parce que principalement, il accorde une place prioritaire à la gent féminine au sein de la représentation nationale.

Ce qui se révèle, depuis la proclamation des résultats définitifs comme un marché de dupe parce que les 83 nouveaux élus sont exclusivement des hommes et femmes de la mouvance présidentielle. Même si le projet de révision constitutionnelle n’a pu aboutir parce que la minorité parlementaire a imposé son veto, les soutiens de Patrice Talon devraient prouver à la face du monde leur bonne foi en positionnant le maximum de femmes à des places préférentielles. Hélas ! Les révisionnistes s’installent à nouveau au Parlement le 15 mai prochain avec 06 femmes seulement, donnant ainsi raison à une bonne frange de la population et particulièrement à la minorité parlementaire qui a rejeté deux fois successivement le projet.

L’histoire se répète

De la 1^ère  à la 7^ème législature, les statistiques sont congrues ou presque invariables. Par exemple, parmi les 64 députés de la première législature (1991-1995) figuraient trois  femmes à savoir Céline Allisoutin épouse Lawson, Ramatou Baba-Moussa et  Augustine Codjia. Soit un taux de participation de 4,78%. La 5è législature, seulement 08 femmes ont siégé à l’Assemblée nationale soit un pourcentage de 9,63%. Le nombre a été réduit d’une députée à la législature suivante. 07 députées sur les 83 pour la 6è législature présidée par le Professeur Mathurin Nago.

Quant à la mandature finissante, 7 femmes se retrouvent parmi 76 hommes soit 8,43% de taux de représentativité. A comparer à des Parlements d’autres pays, il est aisé de constater que le Bénin peine à faire la promotion des femmes. Par exemple, au parlement rwandais les femmes représentent  63%, 44% au parlement sénégalais, 17,5% au Togo et 15% au Niger.

A tout prendre, le taux de représentativité des femmes dans l’institution parlementaire au Bénin peine à prendre de l’ascension, après trente années presque de vie démocratique.