Bénin: les raisons de la mise sous haute surveillance du domicile de Boni Yayi

A la faveur d’une sortie médiatique le 30 avril 2019 au lendemain des élections législatives controversées, l’ancien président de la République a juré que les députés issus  dudit scrutin ne seront installés que si le pouvoir marchait sur son corps. Une menace prise au sérieux par les autorités en charge de la sécurité qui ont tôt fait d’assiéger son domicile.

Le 30 avril 2019, Nicéphore Soglo et Boni Yayi, les deux anciens chefs d’Etat et la doyenne d’âge de l’Assemblée nationale, Rosine Soglo entourés des leaders politiques de l’opposition ont donné de la voix au lendemain des élections législatives. C’était au siège de l’ONG ‘’Vidolé’’ transformé pour les besoins de la cause au siège de la Résistance. Au cours de cette sortie médiatique, les anciens chefs d’état ont donné un ultimatum au gouvernement pour annuler le scrutin et entamer des discussions avec la classe politique.

Dans sa déclaration, le président d’honneur du parti des forces cauris pour un Bénin émergent, le président Thomas Boni Yayi a juré que les députés issus des deux listes du chef de l’Etat ne seront pas installés à son vivant. Il promet aller jusqu’au sacrifice suprême pour empêcher leur installation. Des menaces certainement prises au sérieux par les forces de l’ordre qui dès le lendemain 1er Mai ont installé des artilleries militaires autour de son domicile.

Un premier jour qui a viré au drame, car les populations du quartier Cadjèhoun, quartier de l’ancien chef d’Etat et les militants et sympathisants du parti FCBE se sont spontanément mobilisés, craignant une arrestation de leur leader charismatique. L’affrontement qui s’en est suivi entre force de l’ordre et population a occasionné plusieurs pertes en vie humaine.

Boni Yayi victime de sa popularité ?

Bien avant les événements des 1er et 2 mai 2019, l’ancien chef d’Etat préparant sa formation politique aux élections législatives, a fait dans plusieurs localités un test de popularité qui lui a plutôt réussi. Ces tests qui ont révélé un « phénomène » social sont l’expression, on ne peut plus clair, que le chef d’Etat vomi hier a reconquis le cœur de la majorité des béninois qui lui vouent plus qu’une dévotion.

Aussi, un appel à la mobilisation venant de cet ex président devenu un draineur de foules ne peut qu’être préjudiciable au régime actuel victime de son mode de gouvernance. Ainsi, les menaces du président yayi Boni ne peuvent être que prise au sérieux. La réponse trouvée par le gouvernement est de l’assigner en résidence jusqu’à l’installation des députés élus à la faveur des élections législatives du 28 avril 2019.

Le président Yayi Boni ne quittera pas son domicile avant le 16 Mai

Depuis le 1er mai 2019, un détachement de force de sécurité publique surveille le domicile de l’ancien chef de l’Etat et filtre les visiteurs. Assigné de fait en résidence, Boni Yayi est même interdit de visite. Les policiers  dans l’entrée de sa ruelle filtre les visiteurs et éconduisent des personnes suspectes. Plusieurs personnalités qui lui avaient rendu visite lors du 1er Mai dernier comme l’honorable Amissétou Affo Djobo ont reçu des convocations de la police républicaine qui flaire tout son entourage à la recherche de moindre indice pouvant informer sur un coup en préparation. Dans la même veine, des jeunes leaders de l’opposition de qui le mal pourrait venir sont traqués; les uns uns sont enlevés et les autres convoqués.

En dépit de tous ces méli melo dans la République, les inquiétudes demeurent quant à l’installation pacifique des élus du peuple. Du côté de la ville métropolitaine de Cotonou, des dispositions sécuritaires sont renforcées  et la capitale politique du pays qui abrite le siège du parlement  est fortement militarisée depuis quelques jours. Le cabinet militaire de l’institution parlementaire est levé et remplacé par d’autres éléments.

Toutes ces dispositions  concourent à des mesures sécuritaires pour préserver la vie des députés élus lors des dernières législatives et dont l’installation est prévue pour le 16 mai prochain; date fatidique après laquelle l’ancien chef d’état Thomas Boni  Yayi recouvrera sans doute sa liberté.

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