Bénin: l’installation de la huitième législature n’est pas une affaire classée, selon le PCB

Le dernier message du chef de l’Etat à la nation continue de susciter des remous au sein de l’opinion nationale. Dans un décryptage fait le mardi 21 mai dernier, le parti communiste du Bénin (PCB) affirme que le chef de l’Etat dans une posture du vainqueur s’est adressé aux vaincus croyant que l’installation de la huitième législature est consommée.

Le parti communiste du Bénin s’est également prononcé sur le message adressé le lundi dernier par le chef de l’Etat à la nation. Les responsables de ce parti politique de l’opposition déplorant le timing choisi par le chef de l’Etat pour  se prononcer sur les violences post-électorales ont affirmé que le président de la République a attendu d’installer ses « députés fonctionnaires », sûr d’avoir gagné une bataille contre le peuple avant de parler le lundi 20 mai 2019.

A les croire, cette sortie du chef de l’Etat, contrairement à ce qui est attendu, lui a simplement permis d’une part de défendre  » longuement ses réformes liberticides, notamment celle contre les libertés politiques avec la réforme du système partisan qu’il déclare faussement « souhaitée de tous » parce qu’elles seraient dictées par « l’impérieuse nécessité d’accélération du développement socio-économique de notre pays.», et d’autre part pour nier la profondeur de la crise actuelle et la réduire à « une controverse, à quelques frustrations inhérentes à la vie en communauté et aux mutations profondes » et finir par nous dire que : « tout ce qui nous est arrivé doit être utilement mis au crédit d’une crise de croissance de notre processus démocratique. ». Pour le PCB, le chef de l’Etat au cours de son message a nié ses responsabilités dans la situation des 1er et 2 mai soldée par des manifestants non armés tués.

Si les lois liberticides, les lois d’exploitation et d’oppression sauvage des travailleurs, si les poursuites et l’emprisonnement d’opposants politiques, l’organisation des élections exclusives, les rafles des jeunes pour attroupement non armé, l’envoi des chars et des troupes contre les manifestants pacifiques, l’installation d’une Assemblée de députés fonctionnaires sous la protection des chars, si tout cela doit être mis au crédit d’une crise de croissance, que doit-on attendre de nouveau et de mieux du pouvoir de Talon ? s’interroge le Pcb qui poursuit en faisant savoir que toutes les mesures avancées par le chef de l’Etat dans son discours, soi-disant de main tendue à l’opposition, à savoir la relecture de la Charte des partis et du code électoral, la loi sur le statut de l’opposition, l’invitation très prochainement de toute la classe politique pour des “échanges directs, francs et constructifs”, ne sont et ne seront que des initiatives pour consolider l’autocratie et la rendre moins hideuse aux yeux de l’opinion internationale.

Aujourd’hui, Talon, fort de sa victoire momentanée sur la démocratie, pense que l’imposition des lois scélérates contre les libertés et d’un parlement privé à son service, tout cela, est consommé. Mais, le peuple et le PCB avec lui dit que rien n’est consommé parce que tout simplement la dictature autocratique n’est pas consommable, conclut-il.

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