Bénin: mai 2015 – mai 2019, l’histoire se répète-t-elle?

Elle semble têtue, l’histoire. Elle ne manque jamais au rendez-vous. Le 4 mai 2015, le peuple béninois a été alerté de l’arrestation manquée d’un député. Les autorités compétentes ont apporté le démenti quelques heures plus tard. Ce jour, 1er mai, la rumeur de l’arrestation de Boni Yayi a fait le tour du monde. Le ministre de l’intérieur apporte un démenti formel.

Le Bénin est-il en train de tourner en rond? Visiblement, un petit rapprochement et chacun se fait ses idées de la situation. Le 4 mai 2015, une cargaison de personnes armées jusqu’aux dents a fait irruption au domicile de l’honorable Candide Azannaï pour une raison inconnue de la majorité. Etant donné que la tension était tendue entre le chef de l’Etat d’alors et l’élu du peuple, la population a déduit de cette présence militaire un enlèvement planifié de l’homme à la voix féminine. La ville de Cotonou et ses environs ont connu les violences les plus terribles ce jour-là au nom de la démocratie et de la patrie.

Quelques minutes plus tard, les autorités militaires d’alors ont communiqué abondamment autour de la situation. Personne n’était allée enlever un député en session en ce moment-là. C’était juste pour lui remettre une convocation, s’est justifiée la hiérarchie policière. Certains des manifestants portent les séquelles jusqu’à ce jour. La vérité entre enlèvement manqué et remise de convocation n’est toujours pas connue de la grande majorité.

Le Bénin traverse-t-il un tournant inévitable?

A trois jours des quatre ans de ce malheureux événement, un détachement militaire a encerclé le domicile de Boni Yayi au cœur de Cotonou. Sans connaître les réelles motivations de cet assaut militaire, les populations, conscientes des tensions qu’il y a actuellement entre les anciens chefs d’Etat et Patrice Talon, ont alerté que Boni Yayi est en état d’arrestation. La population s’est spontanément soulevée pour, dit-elle, empêcher l’arrestation de leur idole. Quelques minutes plus tard, le ministre de l’intérieur apporte un démenti formel et informe que c’est pour contenir une supposée foule qui serait en train d’être formée dans la rue de l’ancien chef d’Etat que le détachement a été fait.

Et si on conjurait ce mauvais sort?

Chacun des acteurs politiques- opposition et mouvance- doivent réfléchir à éviter des situations confuses qui n’apportent aucune valeur ajoutée à la nation. Les problèmes qui entravent l’émergence du pays doivent être évités de part et d’autre. Le médiateur de la République aura gravé son nom dans les annales de l’histoire lorsqu’il réussira à réconcilier la classe politique avec elle-même d’une part et la classe politique avec le peuple d’autre part. Tout Béninois épris de paix et de justice doit veiller à ce que le développement soit la priorité pour tous. Autrement, l’histoire, à force de se répéter, risque de « nous emporter dans ses flots », au moment où on s’y attendra le moins.

 

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