Lors d’une audience ce jeudi 9 mai à la Cour pénale internationale, Jean-Pierre Bemba, par la voix de son avocat réclame plus de 68 millions d’euros de dommages et intérêts à la CPI. Accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Centrafrique en 2002 et 2003, il a finalement été acquitté en juin 2018, après avoir passé dix années en prison.
Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la RDC accusé pour crimes de guerres en Centrafrique réclame un dédommagement à hauteur de 26 millions d’euros pour ses années de prison. En effet, après son arrestation, la Cour avait fait saisir ses biens, notamment ceux du Portugal, de la Belgique et de la République démocratique du Congo. Bemba accuse aujourd’hui la Cour d’avoir laissé ses biens à l’abandon et réclame des compensations. En plus de cette somme, il ajoute 42 millions d’euros pour la dégradation de ses propriétés.
La CPI pas favorable
A l’annonce de cette nouvelle, la procureure de la CPI, la gambienne Fatou Bensouda ne semble pas être favorable à ce dédommagement. C’est ce qu’a confirmé un greffier lors de l’audience en déclinant toute responsabilité de l’institution judiciaire dans cette affaire. « La réalité de ce dossier est que le travail de coopération a été long, il a été difficile car il a mis à jour, dès le stade de l’identification des biens, des problèmes complexes de droit, de propriété, de multitude de créanciers. Des biens détériorés avant l’arrestation de Monsieur Bemba », a fait savoir Marc Dubuisson. Pour Peter Haynes, l’avocat de l’ex accusé, la cour a fait preuve de « négligence ». Lors de l’arrestation de Jean-Pierre Bemba, la Cour avait demandé à plusieurs États de geler ses biens et saisir ses avoirs : villa de luxe et Boeing 737 à Faro au Portugal, comptes en banque dont certains offshores et six avions en RDC de sa propre compagnie aérienne.
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