Bénin: la crise actuelle est purement « démocratique » et non politique selon Steve Kpoton

Le juriste Steve Kpoton, dans une réflexion qu’il a publiée sur sa page Facebook, a circonscrit les événements post-électoraux, les exigences de l’opposition, le jusqu’au-boutisme de la mouvance et propose enfin une thérapie pour juguler la crise.

Le juriste politique qui contribue à sa manière à l’animation du débat politique s’est encore fendu d’un texte pour faire la lumière sur les événements post-électoraux. Pour lui, la date du 28 avril est le repère de toutes les postures. Il s’est beaucoup plus appesantis sur les postures de chaque camp. « Pour l’opposition, le parlement issu de cette élection est illégitime et doit être considéré comme tel. Elle semble proposer ou réclamer, pour aller au bout de leurs idées, la réorganisation d’une nouvelle élection. L’un des acteurs de l’opposition… a même proposé l’organisation d’un referendum sur le maintien ou non de la huitième législature. Pour …les acteurs politiques de la mouvance, la 8e législature est légitime et ira à la fin de son mandat. Dans cette perspective, tout est mis en œuvre pour exposer la « reconnaissance internationale » de l’institution ce qui semble, selon la communication de la mouvance, consolider sa légitimité interne », écrit-il.

De cette analyse, il ressort que  les politiciens ont des problèmes politiques notamment de partage de postes. « En revanche, les béninois ont un problème de « Démocratie », avec un grand « D », se rassure-t-il. En réalité, l’abstention record enregistrée lors du scrutin du 28 avril 2019 n’est pas une déclaration d’amour du peuple béninois pour l’opposition politique. Il s’agit plutôt d’une démonstration de force du peuple, qui a exprimé clairement et simplement son attachement à la « Démocratie » et à la « Paix », croit-il savoir. Dire qu’il s’agit d’une crise post-électorale ou exclusivement d’une question de légitimité de la huitième législature est un leurre, selon le juriste.

Il fonde son argumentaire sur plusieurs faits récents. D’abord, il évoque le cas du député Atao dont l’immunité serait violée. Dans ce cas, la fonction parlementaire n’est rien d’autre que « des privilèges et avantages liés à la fonction et des tribunes pour opiner sur quelques sujets mineurs. Le contrôle de l’action du gouvernement est quasi impossible. Le vote des lois est entouré de mystère si ce n’est pas du fétichisme. »

Une invite au dialogue

« Il faut aller au dialogue. Parce que nous n’avons pas autre solution que ça », est-il convaincu. Cependant, au préalable, il est important que « les acteurs probables ou possibles du dialogue, l’opposition politique, la mouvance présidentielle et la société civile, fassent une analyse juste et approfondie des profondes aspirations du peuple béninois. Car, en démocratie, le peuple est le seul fétiche intouchable. Son seul rituel, c’est comprendre sa misère et apprendre à l’écouter ». La crise actuelle étant purement « démocratique », renseigne le juriste.

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