Bénin: menaces sur le dialogue politique?

Le président de la république, Patrice Talon, au cours d’une sortie médiatique le lundi 20 mai 2019, a appelé de tous ses vœux à un dialogue politique national. Il sera question de remettre sur tapis les questions qui fâchent afin de les solutionner pour emprunter la route du développement véritablement. Mais depuis lors, les événements qui se succèdent ne semblent pas aller dans le même sens que cette déclaration.

Le dialogue politique que le chef de l’Etat entend convoquer sous peu risque d’avoir du plomb dans l’aile. Et pour cause, les derniers développements de l’actualité nationale. En effet, l’opposition politique constituée désormais en forces de résistance, pose des préalables sans lesquels aucun dialogue ne pourra avoir lieu. Que ce soit les Forces cauris pour un Bénin émergent de Boni Yayi, Restaurer l’Espoir de Candide Azannaï, Union sociale libérale de Sébastien Ajavon ou encore le parti communiste du Bénin, aucun d’eux n’est prêt à s’asseoir autour d’une table sans les préalables qu’ils exigent.

Certaines personnes morales étaient en train de lancer des appels aux forces de résistance pour qu’elles acceptent la main tendue du chef de l’Etat sans condition au nom de la république. Mais depuis le jeudi 6 juin, les informations ne sont pas bonnes pour l’opposition en général. Boni Yayi, leader incontestable des Cauris et Guy Dossou Mitokpè, un des maillons clé de Restaurer l’Espoir sont visés par une procédure judiciaire. Si le premier a signalé son indisponibilité pour des raisons sanitaires le second n’a pas daigné répondre à la convocation du juge.

Déjà dans les états majors des partis de l’opposition, le mercure grimpe. Les ténors de l’opposition ne seraient plus favorables à une quelconque médiation de qui que ce soit, renseignent certaines sources généralement bien informées. Il y a de fortes chances que le dialogue politique échoue. Même certains partisans du pouvoir seraient en train de menacer de quitter le navire si le chef de l’Etat ne pèse pas dans la balance en sa qualité de chef suprême des armées pour lever l’état de siège aux encablures du domicile de Boni Yayi.

Mieux, en tant que président du conseil supérieur de la magistrature, Patrice Talon détient tous les pouvoirs pour interrompre les procédures judiciaires qui visent certains leaders de l’opposition, préconise l’Amnesty international dans un message publié ce vendredi 7 juin.

 

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