Bénin – crise politique: Boni Yayi a-t-il perdu ses droits dans un Etat de droit?

A quoi rime le silence du régime de la rupture face à la situation de l’ancien président Thomas Boni Yayi? Assigné en résidence depuis plus d’un mois, le peuple béninois s’interroge sur ce qui est concrètement reproché au leader charismatique des Fcbe.

Depuis le 1er Mai 2019, l’ancien président de la République et président d’honneur du parti des forces cauris pour un Bénin émergent est contraint en résidence. Pour combien de temps? Difficile de le savoir. En pour cause, depuis le début de cette situation, aucune information officielle n’est venue éclairer le peuple béninois sur les mobiles de cette assignation en résidence de fait et sur sa durée. En dehors du point de presse tenu le 1er mai par le ministre de l’intérieur Sacca Lafia, point de presse au cours duquel il a justifié la présence des forces de l’ordre autour du domicile de l’ancien président Yayi Boni par le fait que ce dernier préparerait une manifestation non autorisée, plus rien.

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Dès lors, le président d’honneur du parti des forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) est contraint en résidence avec interdiction de visite. Médecin personnel, famille proche et avocat butent à des forces de l’ordre qui ont installé une base à l’entrée de la ruelle de l’ancien chef d’Etat et filtre toutes les allées et venues. Cette situation qui, perdurant  dans le temps, devient de plus en plus  préoccupante pour bon nombre de concitoyens qui ne comprennent pas ce qui pourrait justifier la violation des droits de l’ex-chef d’Etat.

Le Bénin, un pays de droit depuis 1990

Depuis la conférence des forces vives de la nation en Février 1990, le pays s’est inscrit dans le rang des Etats démocratiques. La nouvelle constitution dans son préambule a consacré le respect des droits humains.

En effet, la loi fondamentale béninoise  dans l’un de ses alinéas stipule: « Affirmons solennellement notre détermination par la présente Constitution de créer un Etat de droit de démocratie pluraliste, dans les droits fondamentaux de l’homme, les libertés publiques, la dignité de la personne humaine et la justice sont garantis, protégés et promus comme la condition nécessaire au développement véritable et harmonieux de chaque béninois tant dans sa dimension temporelle, culturelle que spirituelle« .

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Mais depuis le 1er Mai 2019, le président Yayi Boni a perdu son droit d’aller et de venir, le droit de recevoir la visite de ses proches et même le droit de bénéficier des soins appropriés sans qu’aucune autorité n’ait senti le besoin d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur les raisons de cette restriction de liberté. L’ancien chef d’Etat aurait commis des crimes qui lui font perdre ses droits civiques? Ne bénéficie-t-il plus du principe de la présomption d’innocence consacré par le droit positif béninois?

Tout compte fait, la situation actuelle du leader charismatique des Fcbe qui pourtant a été un ancien président de ce pays est préoccupante d’autant plus que cet internement aurait fini par affecter sa santé physique et psychologique selon ses proches. Les autorités du pays sont invitées à monter au créneau pour éclairer le peuple béninois sur ce dossier et surtout permettre à l’ancien chef d’Etat dont la santé serait totalement dégradée de se faire soigner.

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