Bénin-situation post-électorale: “Nous sommes tous perdants”, déplore Laurent Faton

La situation délétère actuelle du Bénin préoccupe davantage le Secrétaire à l’économie numérique du parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE). Laurent De-Laure Faton  pense que tout le monde est perdant dans cette crise née de l’exclusion des partis de l’opposition aux dernières élections législatives.

Opposition, Mouvance et le Peuple, personne n’est gagnante dans la crise post-électorale en cours, selon le jeune opposant au régime de la rupture, Laurent De-Laure Faton. Dans une tribune publiée ce jeudi 13 juin 2019, il invite le Président de la République, Patrice Talon à prendre la mesure de la situation afin de siffler la fin de la récréation. “Nous devons donc tous prendre conscience du drame dans lequel nous nous retrouvons et jouer chacun sa partition pour une sortie rapide”, souligne-t-il avant d’ajouter que le déclic viendra sans nul doute du président Patrice Talon. Selon lui, le chef de l’Etat a l’obligation de tendre ouvertement ses deux mains à l’opposition. Car, “Nous avons désormais l’obligation de gagner tous ensemble”, insiste le Secrétaire à l’économie maritime du Parti FCBE.

Nous sommes tous perdants

Laurent De-Laure FATON

Devant l’horreur qui embrasse notre pays, mon cœur saigne énormément et je me demande à quand la fin. Mais, j’ai la ferme conviction que personne parmi nous (mouvance, opposition et peuple) n’en sortira gagnant. Chacun de nous y perdra obligatoirement quelque chose.
Peut-être que ce sont les opposants et le peuple qui y perdent beaucoup aujourd’hui. Mais en réalité, les mouvanciers et leurs sympathisants perdent aussi déjà et perdront davantage encore demain.

L’évidence est qu’aujourd’hui notre pays le Bénin a déjà perdu son label de modèle de démocratie en Afrique et de pays de paix. Notre fierté nationale est donc blessée et les autres nous regardent désormais avec tristesse et pitié. La violence fait désormais partie de notre quotidien avec une forte dose d’insécurité. Dans ce cas, nous sommes tous perdants.

Mais celui qui perd le plus aujourd’hui et perdra plus encore demain, c’est le président Patrice TALON. Il aura raté l’unique occasion que la nature lui a offerte pour s’inscrire honnorablement dans l’histoire de l’humanité. Il a surtout perdu l’occasion de se faire pardonner les nombreux tords qu’il a reconnu avoir causés à ce pays. Il est le plus grand perdant parce qu’il est désormais le président de l’ère démocratique sous le mandat de qui la violence meutrière est venue au Bénin. Il ne peut plus jamais avoir la conscience tranquille face aux pertes en vies humaines enregistrées sous son mandant. Sa santé en sera certainement affectée.

Il y a aussi des mouvanciers qui ont déjà perdu des biens et d’autres sont peut-être malades à cause de la situation. Mais, il y en a beaucoup qui ont la conscience troublée et sont quotidiennement perturbés. Ils vivent très mal ce qui ce passe et souhaitent vivement qu’il s’arrête. Ils sont tous aussi perdants. Mais, ils perdront davantage. Car, aussi longtemps que pourrait durer le régime, il finira un jour par s’arrêter. La roue tournera de toute évidence et ils seront de l’autre côté de la réalité. Si avant cette fin inévitable rien n’est fait pour réconcilier les fils et filles de ce pays, ils vivront à leur tour le martyr. Et ce sera vraiment dommage.

En ce qui concerne les opposants, le bilan des pertes est bien connu. Les exilés n’ont plus le bonheur de vivre dans leur propre pays. Plusieurs d’entre eux connaissent l’enfer à l’extérieur et leurs familles subissent les conséquences désastreuses. Ceux qui sont au pays et qui ne sont pas encore en prison, vivent le martyr au quotidien. Certains ont perdu leur emploi ou fermé leur entreprise. D’autres sont traqués par divers moyens, privés de leurs droits humains ou simplement ruinés.

Quant au peuple, il a toujours été le plus grand perdant. Il l’est encore aujourd’hui. Des innocents qui sont morts et leurs familles en porteront à jamais les séquelles. Les blessés garderont pour toujours les stigmates. Ceux qui sont emprisonnés perdront inutilement une partie de leur vie derrière les barreaux. D’autres sont traumatisés à vie pour plusieurs raisons. Mais, le plus dur est que, la pauvreté dans laquelle végète ce peuple depuis toujours s’accentuera davantage.

Telle est aujourd’hui le visage de notre pays et personne ne peut en toute conscience se dire gagnant. Mais, il faut que la situation s’arrête et le plus tôt serait le mieux. Car, plus elle durera, plus les blessures seront grandes et les divisions plus profondes. La réconciliation sera alors plus difficile et nous perdront plusieurs années pour nous remettre debout.

Nous devons donc tous prendre conscience du drame dans lequel nous nous retrouvons et jouer chacun sa partition pour une sortie rapide. Mais, le déclic viendra sans nul doute du président Patrice TALON. Il a l’obligation de tendre ouvertement ses deux mains à l’opposition au lieu de lui tendre une seule main pendant que l’autre garde jalousement ses tours de ruse et de rage.

Nous avons désormais l’obligation de gagner tous ensemble.

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