Economie: le rapport 2019 sur le développement économique en Afrique lancé à Cotonou

La direction générale du Laboratoire de Recherche en économie et gestion (LAREG) de l’Université de Parakou a procédé ce mercredi 26 juin 2019 à Cotonou au lancement officiel du rapport sur le développement économique en Afrique. Cette cérémonie de lancement a été présidée par la directrice du commerce extérieur, représentante du ministre du commerce et de l’industrie, des cadres du ministère des affaires étrangères et des autorités douanières.

En procédant ce mercredi au lancement du rapport, le professeur Barthélémy Biao, directeur du LAREG a précisé que les  règles d’origine − les critères permettant de déterminer le pays d’origine d’un produit − pourraient jouer un rôle décisif dans le succès de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui est entrée en vigueur le 30 mai dernier.

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Il ressort fondamentalement de ce rapport 2019 sur le développement économique en Afrique  que les règles d’origine pourraient changer la donne pour le continent, à condition qu’elles soient simples, transparentes, favorables aux entreprises et prévisibles. Pour le professeur, la ZLECAf est une étape décisive dans l’histoire de l’intégration régionale du continent. Elle devrait entraîner des gains importants. « Ce sont toutefois les règles d’origine qui détermineront si la libéralisation préférentielle du commerce dans le cadre de la ZLECAf pourra changer la donne dans l’industrialisation de l’Afrique », a-t-il ajouté lors de sa présentation du rapport aux cadres, experts et étudiants chercheurs conviés à cette cérémonie.

Les statistiques actuelles quant au quota du marché continental reste très loin sur le continent africain comparé aux autres continents du monde. Suivant les données de la  Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) relayées dans ce rapport 2019, la part du commerce intracontinental comptant pour la période 2015-2017 ne représente actuellement que 15 % en Afrique, contre environ 47 % en Amérique, 61 % en Asie et 67 % en Europe. Mais, soutient le professeur, la ZLECAf pourrait tout changer sur ce plan.

D’après le rapport, l’entrée en vigueur de la ZLECAf devrait donner un coup de fouet au commerce intra-africain, qui devrait progresser de 33 % après la suppression complète des droits de douane, ce qui permettra d’attirer de nouveaux investissements intra‑africains et de créer des débouchés qui favoriseront l’industrialisation de l’Afrique grâce au développement des chaînes de valeur régionales.

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Cependant, si la libéralisation préférentielle du commerce n’était pas confortée par des règles d’origine bien conçues et appliquées, bon nombre de ces gains pourraient être minorés.

La libéralisation préférentielle du commerce est la raison d’être d’une zone de libre‑échange (ZLE), dans laquelle les pays membres suppriment les droits de douane et les contingents à l’importation sur la plupart des biens qu’ils échangent entre eux afin de conférer un avantage concurrentiel aux entreprises de la ZLE.

Suivant ce rapport, en soutenant le commerce intra-africain, la ZLECAf contribuerait à l’industrialisation de l’Afrique grâce au développement des chaînes de valeur régionales. Elle réduirait la dépendance de l’Afrique à l’égard des produits de base et créerait les emplois nécessaires pour exploiter le dividende démographique du continent.

Le traitement préférentiel peu favorable à certains pays

Il ressort du rapport qu’en Afrique, des petites et moyennes entreprises (PMA) et certains pays ne parviennent souvent pas à tirer parti du traitement préférentiel applicable à leurs exportations.

Il s’agit principalement du Bénin (taux d’utilisation des préférences de 4,6 %), du Burkina Faso (0 %), de Djibouti (3.5 %), de la Guinée (0 %), de la Guinée-Bissau (0 %), de la Guinée équatoriale (6.8 %) et de la République centrafricaine (0 %). C’est également le cas du Libéria (0 %), de la Libye (0 %), du Mali (0,4 %), des Seychelles (0 %), de la Sierra Leone (0 %), de la Somalie (1,1 %), de la Tanzanie (6 %) et du Togo (0 %).

Afin de rendre les règles d’origine de la ZLECAf accessibles aux entreprises, il est recommandé dans le rapport de créer une plateforme en ligne pour le commerce intra‑africain, qui servirait de répertoire des règles d’origine et serait disponible dans plusieurs langues locales. Des règles d’origine simples facilitent la détection des fraudes.

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En outre, pour que les entreprises puissent se conformer aux règles d’origine de la ZLECAf à moindre coût, il faudrait renforcer les capacités des autorités douanières de les faire respecter et favoriser la coopération internationale entre autorités douanières.

Il ressort également du rapport que la mise en place de plateformes permettant un dialogue public-privé peut contribuer à recenser les obstacles à la mise en œuvre des règles d’origine au sein de la ZLECAf afin que ces dernières restent favorables aux activités des entreprises et aux échanges commerciaux du secteur privé.

Les experts béninois participant à cette cérémonie de lancement du rapport, très satisfaits de ce travail, ont pris l’engagement de véritablement étudier le rapport pour la mise en œuvre des recommandations qui y sont inscrites.

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