Soudan: fin de la désobéissance civile et reprise prochaine des négociations

Les meneurs de la contestation au Soudan ont accepté de mettre fin au mouvement de désobéissance civile trois jours après son lancement et de reprendre prochainement les négociations avec les militaires au pouvoir, a annoncé mardi 11 juin un représentant de la médiation éthiopienne.

L’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, a de son côté appelé les Soudanais à « reprendre le travail mercredi », après plus de trois jours de quasi paralysie de la capitale où la plupart des magasins sont restés fermés mardi.

Le Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis la destitution par l’armée du président Omar el-Béchir après des mois de manifestations, a « dans un geste de bonne volonté accepté de libérer tous les détenus politiques », selon Mahmoud Drir, représentant du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed qui s’était rendu vendredi à Khartoum pour tenter une médiation.

« L’ALC a accepté de mettre fin au mouvement de désobéissance civile à partir d’aujourd’hui » et « les deux parties ont accepté de reprendre prochainement les discussions », a déclaré M. Drir.

Après la chute d’Omar el-Béchir, les manifestants ont maintenu un sit-in installé depuis le 6 avril devant le QG de l’armée pour demander le transfert du pouvoir aux civils. Les deux camps avaient alors entamé des discussions sur la période de transition sans réussir à s’entendre sur la composition d’une nouvelle instance dirigeante.

Le bras de fer a pris une tournure sanglante avec la violente dispersion du sit-in à Khartoum le 3 juin. Après quatre jours de répression M. Ahmed est arrivé en médiateur dans la capitale. Dimanche, la contestation a lancé un mouvement de désobéissance civile.

L’annonce de la reprise des négociations intervient alors que les meneurs de la contestation avaient annoncé lundi soir qu’ils publieraient prochainement la composition de leur propre instance dirigeante avec un premier ministre. Elle intervient également au lendemain de l’annonce de la venue cette semaine du secrétaire d’Etat américain adjoint chargé de l’Afrique, Tibor Nagy, qui visait à exhorter militaires et contestataire à reprendre le dialogue.

Le Département d’Etat a également précisé lundi que l’émissaire appellerait « à la fin des attaques contre les civils ». Selon un comité de médecins proche de la contestation, 118 personnes sont mortes et plus de 500 ont été blessées depuis cette date, la majorité dans la dispersion du sit-in. Les autorités estiment à 61 le nombre de morts, dont 49 par des « tirs à balles réelles » à Khartoum.

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