Bénin – Accès à l’eau potable : Le calvaire des populations de Sèmè-Podji

Des populations de la commune de Sèmè-Podji, ville située entre Cotonou et Porto-Novo, souffrent le martyre depuis quelques mois avant d’accéder à l’eau potable. Pour certains habitants des arrondissements d’Ekpè, d’Aglangandan et même de Djèrègbé, il faut parcourir des kilomètres  avant de bénéficier de ce liquide si précieux. En  cause: l’exécution des travaux d’asphaltage en cours dans la commune.

« Je suis venue ici depuis 9h. A 11h, vous me voyez toujours débout en attendant mon tour avec mes deux bidons. C’est vraiment un calvaire et une perte de temps énorme ». Se désole Jeannette, coiffeuse et une résidente du village de Djeffa dans l’arrondissement d’Ekpè rencontrée ce samedi 6 juillet 2019. Plus d’une dizaine de bidons de 25L sont en attente d’être remplis d’eau potable, l’un des rares endroits, pour l’heure, où ce liquide coule du robinet de la Société nationale des eaux du Bénin (SONEB).

[su_heading size= »17″]A lire aussi : Journée mondiale de l’eau: bilan sur la politique d’eau potable au Bénin [/su_heading]

A quelques 3 kilomètres de ces lieux, en allant au carrefour Lodonou, une foule s’est amassée aux environs de 23h pour se procureur de l’eau de la Soneb. La particularité à ce niveau, c’est qu’il fallait attendre la nuit profonde pour déboucher les tuyaux de la société afin d’avoir de l’eau. Si Jeannette devait payer cent cinquante (150) francs CFA pour ses deux bidons de 25L, ceux du carrefour Lodonou se procurent du liquide sans frais puisqu’ils utilisent les conduits d’eau de la Soneb sans compteur sous la supervision de certains responsables du quartier qui cordonnent d’ailleurs cette opération illicite.

Dorcas est ménagère et habite au quarter Guèmè dans le même arrondissement d’Ekpè. Ne pouvant pas effectuer le déplacement (2km environ) et d’attendre des heures avant d’avoir de l’eau, elle a préféré celle de puits avec tous les risques qu’elle comporte. « Je ne suis malheureusement pas la seule. Nous sommes bien nombreuses à n’utiliser que l’eau de puits depuis le démarrage des travaux routiers dans notre commune », nous a confié Dorcas.

Pour les abonnés de la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb), ce n’est pas non plus facile que ça puisque le service, disent-ils à l’unanimité, est approximatif. « Difficile d’utiliser les toilettes pour des chasses, d’avoir rapidement de l’eau du robinet puisque le débit est si faible que ça devient parfois chiant et sérieusement embêtant », décrit Roméo, fonctionnaire à la poste du Bénin et habitant de la commune de Sèmè-Podji.

[su_heading size= »17″]A lire aussi : Eau potable en milieu rural : la Banque Mondiale accorde plus de 120 milliards au Bénin [/su_heading]

Ce calvaire que vivent ces populations de la commune n’est que la résultante des travaux d’asphaltage en cours dans la zone. Et pour permettre à la société adjudicataire,  de mener à bien ses activités sur le terrain, la Soneb a dû, en attendant une nouvelle installation, couper certains tuyaux et conduits d’eau. « Ce n’est qu’un procédé habituel puisque les travaux d’infrastructure routière nécessitent le déplacement des installations tant de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) que de la Soneb. Ces perturbations prendront progressivement  fin au fur et à mesure que les travaux évoluent sur le terrain », a rassuré un responsable de la Soneb. S’agissant du débit très faible observé au niveau des robinets dans les maisons, le responsable soutient « que cela est dû aux travaux qui se mènent sur les installations de la société ». Il s’est ensuite excusé des désagréments que causent ces travaux à ces populations et les a invitées à plus de patience étant donné que « la Soneb fait tout ce qui est possible pour leur garantir un meilleur service en la matière ».

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus