Bénin – Assainissement du milieu politique: Soglo et Azannaï seront-ils les seuls rescapés de l’opposition?

Dans le combat épique que mènent mouvance et opposition depuis l’avènement du régime du « Nouveau Départ », la mouvance présidentielle semble sortir la tête de l’eau. Difficile de dire la même chose de l’opposition qui semble avoir perdu beaucoup de dents. 

Il n’est pas aisé d’être de l’opposition face au régime du président Patrice Talon. Il suffit d’observer le microcosme politique actuel pour se convaincre de la justesse de cette assertion. La stratégie de la ruse et de la rage semble en effet avoir raison des contradicteurs du pouvoir actuel qui ont fini par courber l’échine face à l’adversaire.

Le rouleau compresseur mis en branle pour émousser leur ardeur a fini par avoir raison de l’enthousiasme et de l’excès de confiance dont faisait montre ces acteurs politiques qui se sont lancés le défi de déboulonner le système de la ruse et de la rage. Mais loin d’atteindre leur objectif, ils n’ont eu que l’effet contraire de leur projet. Résultat, la maison est clairsemée. Abandonnée par les uns, poussés en exil politiques ou pour les autres privés de liberté.

La soumission, l’exil ou la prison, les 3 voies pour discipliner l’opposition:

Le régime du « nouveau départ » a presque atteint son objectif. Le boulevard est presque libre pour faire circuler en « aller et retour » le bus de la « rupture ». A l’horizon, plus d’obstacle ou du moins plus d’opposant ou presque plus. Pour ceux qui font encore office d’opposant, l’ancien président Nicéphore et le ministre Candide Azannaï pour ne pas les citer sont fragilisés de l’absence des autres. Ces autres qui sont pour les uns contraints en exil comme le président Sébastien Ajavon, le ministre Komi Koutché, l’honorable Valentin Djènontin pour ne citer que ceux-là; et pour les autres malades, Mohamed Atao Hinnouho ou encore l’ancien président Thomas Boni Yayi (qui est dans le collimateur de la justice) et sans oublier ceux qui sont privés de liberté soit l’ex syndicaliste Laurent Mètongnon. Le PRD de Me Adrien Houngbédji dont certains ont pronostiqué le retour dans l’opposition à la veille des dernières élections législatives s’est vite ravisé et s’est conformé à sa décision de faire la mouvance quoi qu’il en coûte. Avec ce tableau, il ne reste que l’ancien ministre délégué auprès du président de la république chargé de la défense qui tient pour le moment le pari de ne figurer dans aucun dossier scandaleux pouvant le faire priver de sa liberté d’expression et le président-maire Nicéphore Soglo qui a sa manière s’est abonné à des communiqués sporadiques après avoir épuisé son carnet d’adresse pour infléchir le cours des choses.

L’opposition totalement laminée:

Les déclarations tous azimuts, les points et conférences de presses cycliques que des organisations comme le front pour un sursaut patriotique ou le cadre de concertation de « Djèffa » sont devenus une histoire passée. Privée du parlement et de perspective politique, l’opposition au pouvoir du président patrice Talon ne dispose point aujourd’hui assez de marge de manœuvre.

La résistance décrétée au lendemain des élections législatives du dimanche 28 Avril 2019 n’a été qu’une annonce. L’impréparation , le manque de cohésion d’action et les divergences internes ont tôt fait de tuer l’initiative. La tentative de rallier le peuple à sa cause s’est également soldée par un échec et la stratégie de la ruse et de la rage a su planter toutes les stratégies de l’opposition. Aujourd’hui, à notre point de vue, la seule voie qui s’offre à l’opposition reste celle d’accepter les discussions franches, ouvertes et inclusives annoncées par le chef de l’Etat.

L’amour de la patrie, la seule porte de sortie de crise: 

Près de 30 ans après la conférence des forces vives de la Nation, le Bénin a besoin de faire le point et de prendre un autre départ. Un départ autre que le « Nouveau Départ » en expérimentation depuis Avril 2016. Ce nouveau départ ne consiste pas à une révision de la constitution même si on doit y aboutir. Il s’agit surtout d’un devoir de s’asseoir pour définir ensemble un nouveau contrat social et un plan directeur de développement du pays.

Après près de 30 ans de politique destructrice, l’heure a sonné que les filles et fils du Bénin puissent sortir de leur égocentrisme pour libérer le pays pour le bonheur des béninois. Cela ne sera possible qu’à l’issue d’une assise nationale inclusive, faite dans la vérité, dans la sincérité et dans un esprit patriotique. Cette assise inclusive doit nous permettre de prendre toute une autre direction de la gouvernance des affaires du pays; une gouvernance concertée cadrée dans un programme à long terme sur la base duquel chaque dirigeant sera évalué. Pour y arriver, il faut compter sur la bonne volonté et sur l’amour de la patrie des hommes forts d’aujourd’hui.

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