Bénin-Bis repetita ! vers une nouvelle exclusion des partis de l’opposition ?

 Des partis de l’opposition pourraient mordre à l’appât. Invitées à se formaliser en vue de prendre part aux prochaines consultations électorales qui se tiendront dans quelques mois, l’Union sociale libérale, Force cauris pour un Bénin émergent et les autres jouent les prolongations. Une attitude qui au-delà des considérations politiques pourrait créer à nouveau d’énormes préjudices aux concernés.

L’Union sociale libérale de Sébastien Ajavon et Forces cauris pour un Bénin émergent de l’ex-chef d’Etat, Boni Yayi traînent les pas quant aux directives issues de la concertation du 15 juillet dernier. Pour rappel, il avait été décidé que ces partis ajoutés à ceux ayant pris part aux discussions avec le président Patrice Talon se rapprochent du ministère de l’intérieur pour se faire délivrer le certificat de conformité tout en prenant le soin de mettre à jour leurs dossiers. Mais avant, ils doivent organiser une réunion constitutive et faire une déclaration administrative. Toute chose que les concernés considèrent comme un marché de dupe. En attendant la position officielle des Force cauris pour un Bénin émergent (FCBE) probablement le 25 juillet, l’Union libérale sociale (USL) ne compte pas satisfaire aux nouvelles exigences citées supra  et qualifie « d’illégales ».

« Après consultation des instances de notre parti, après consultation des militants…Et après avoir étudié naturellement les injonctions « illégales » du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, notre parti oppose un refus ferme et catégorique  face aux écrits « illégaux » du Ministère de l’Intérieur », a déclaré Donklam Abalo au micro de Sikka Tv. Selon le responsable à la communication du parti, l’USL avait déjà produit tous les documents nécessaires exigés par la loi pour obtenir son statut juridique. « En allant devant le Président et le Ministre nous attendions simplement que les documents officiels du parti lui soit remis; ça n’a pas été le cas. Nous avons éprouvé à nouveau la mauvaise foi de nos gouvernants, et aujourd’hui nous sommes en mesure de dire que nous ne répondrons à aucun injonctions « illégales » du Ministère de l’Intérieur », a-t-il martelé.

A l’image du processus électoral ayant abouti à l’élection suivie de l’installation des députés de la 8ème législature, le parti de Sébastien Ajavon enclenche  un bras de fer avec l’exécutif dont le lendemain est incertain.

Restaurer l’espoir complètement à part

Le parti Restaurer l’espoir boycotte  l’éventualité de tout dialogue politique. Selon Candide Azannaï, président du parti, ‘’il n’y a rien dans le dialogue que le départ de Talon. Nous n’avons rien à négocier avec lui. Tous ceux qui vont discuter avec Talon perdent leur temps’’. La preuve, il a boudé la rencontre initiée par le chef de l’Etat le 15 juillet au Palais de la Marina y compris celle avec le ministre de l’intérieur le 18 juillet foulant au pied les nouvelles dispositions électorales. Selon la nouvelle charte des partis politiques, Restaurer l’espoir, Usl, Fcbe, PCB etc… n’ont plus d’existence juridique depuis le 17 mars 2019. En clair, ils ne peuvent participer à l’animation de la vie politique en l’état. Or les  élections municipales et communales s’annoncent à grandes enjambées. Et connaissant le jusqu’auboutisme de Patrice Talon, il est à redouter le scénario du scrutin législatif où seuls les partis de la mouvance présidentielle ont pu siéger à l’Assemblée nationale.

Pourquoi les partis hésitent

Me Kato Atita voit un guet-apens dans les nouvelles exigences du ministre de l’Intérieur aux partis politiques en quête d’existence légale. Invité sur Soleil Fm, l’avocat lève le voile et estime que la demande d’un autre congrès constitutif et l’exigence de se débarrasser des personnes condamnées par la justice ou susceptibles de l’être n’est pas anodine. Pour lui, si les partis concernés accèdent à l’exigence d’un autre congrès constitutif, c’est qu’ils reconnaissent eux-mêmes qu’ils n’existaient pas avant les législatives du 28 avril dernier. Selon lui, le pouvoir pourrait s’en servir pour amener les leaders de ces partis à répondre des charges de troubles à l’ordre public pendant la période électorale par des formations qui n’avaient aucune existence légale. Concernant le second point, il vise à amener les partis Fcbe et Usl à lever eux-mêmes les obstacles à la poursuite de leurs présidents d’honneur respectifs devant les juridictions

A tout prendre, il y a urgence de poursuivre les pourparlers et faire des concessions des deux parties  pour éviter l’enlisement de la crise politique.

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