Bénin: du rififi entre les deux partis de la mouvance présidentielle

Les deux partis politiques présents au parlement béninois risquent une collision. Les derniers développements de l’actualité nationale, tant dans la partie méridionale que dans le septentrion, ne sont pas en faveur des deux formations pourtant sorties des mêmes entrailles.

Les jumeaux siamois de Patrice Talon lorgnent déjà l’héritage politique que leur léguerait leur géniteur. En effet, depuis quelques jours courent les bruits d’un certain malentendu entre les deux partis politiques de la mouvance présidentielle, l’Union progressiste et le Bloc républicain. Les signes avant-coureurs s’affichaient déjà dans certaines prises de position des différents acteurs. Chacun défend son camp comme s’ils ne sont plus de la même famille. Alors qu’il y a longtemps, les deux formations politiques se sont donnés la main pour aller aux élections législatives sans d’autres partis d’opposition.

Mais aujourd’hui, le mythe semble dévoilé. Après les sommités du Bloc républicain, minoritaire à l’Hémicycle, qui a administré une dose de critiques à Georges Bada le weekend écoulé à Abomey-Calavi, d’autres bruits  se font entendre. Plusieurs partisans d’un parti menacent de quitter en bloc pour un rejoindre un autre. Les ressentiments de part et d’autre sont comme des vautours qui déchirent les entrailles des deux partis. L’Union progressiste ambitionne d’avoir la majorité des maires et élus locaux en vue de mieux aborder la présidentielle de 2021. Pendant ce temps, le Bloc républicain, formé autour d’un probable présidentiable, n’entend pas être du reste. Tous les coups sont bons pour atteindre l’objectif. Les cadres du parti du cheval gagnant, très déterminés à aller au charbon, ne lésinent plus sur aucun moyen pour débaucher les grosses cylindrées de l’Union progressiste,

Des déclarations de désistement sont en téléchargement dans plusieurs circonscriptions électorales sont ni plus ni moins comme un serpent qui se mord la queue. Les réformes du système partisan permettant à tout membre d’un parti de déclarer son adhésion à un autre parti sans outre mesure n’a en rien réglé le problème de mercantilisation des partis politiques. Encore qu’une récente décision de la cour constitutionnelle décerne une carte blanche aux démissions sans même prendre soin d’en informer son parti d’origine. Le cas Augustin Ahouanvoébla désormais membre fondateur de l’Union progressiste alors qu’il n’a jamais démissionné de façon officielle de son Prd.  C’est un boulevard qui s’ouvre désormais pour les repositionnements jusqu’à l’élection présidentielle de 2021. A moins que la relecture des textes prenne en compte la durée à faire dans un parti avant de démissionner à défaut de corser les conditions de démission d’un parti.

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