Bénin: Hounnonkpè et Houndégnon, des collaborateurs suspects ou encombrants?

Le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia, s’est séparé, en moins d’un mois, de deux hauts gradés de la police. Le premier pour mauvaise collaboration et le second pour des raisons jusque-là inconnues du grand public. Sauf que les indiscrétions vont bon train.

Louis-Philippe Houndégnon, désormais ex-secrétaire permanent de la Commission Nationale de Lutte contre la Radicalisation, l’Extrémisme Violent et le Terrorisme, a été suspendu par le ministre Sacca Lafia pour indiscipline grave et mauvaise collaboration. C’était le 28 juin dernier. Cela suppose des actes suspects de la part de ce collaborateur qu’il faut éjecter au risque d’endommager les autres disques du système. Il ne faut pas occulter la fameuse décision de la cour suprême intervenue quelques semaines après que Houndégnon ait brandi son grade pour réprimander le secrétaire général du ministre Sacca Lafia. L’ancien patron des flics sous l’ère de la refondation a quitté les locaux du ministère après y avoir passé neuf mois sans pouvoir évoluer d’un seul iota. Les différentes tentatives pour faire adopter et signer le décret portant création, attribution, organisation et fonctionnement de la commission ont été vaines, à en croire la réponse à la demande d’explication du ministre.

Mais avant cette séparation qui continue de faire polémiques, l’ancien conseiller technique du chef de l’Etat à la sécurité, maillon essentiel de la fusion de la police et de la gendarmerie, Nazaire Hounnonkpè, était sur la braise. Sa chaise éjectable depuis les événements des 1er et 2 mai a fini par lui échapper. En fait, il paraissait curieux que les hommes de rang sous la houlette du super flic soient désarmés alors qu’ils faisaient face à un soulèvement populaire. Tous les policiers déployés à Cadjèhoun au lendemain des élections législatives ne détenaient ni armes à feu ni matraques. Tout se passait comme si le directeur général de la police républicaine n’avait pas la carrure nécessaire pour assumer les responsabilités d’éventuelles tueries par ses « gars ».

Le voyage suspect de Nazaire Hounnonkpè

Pendant que les échauffourées atteignaient leur paroxysme, le numéro un des policiers a fui le pays via Lomé. Il était aperçu dans l’Hexagone. Certains supputations ont enflammé la toile gonflant la liste des exilés sous le régime de Patrice Talon. Il a fallu quelques jours pour qu’il se pointe à l’aéroport international de Cotonou, nuitamment. Il a déclaré avoir été en mission républicaine. Néanmoins, il est un secret de Polichinelle que depuis lors, Nazaire Hounnonkpè n’a plus porté sa signature sur aucun document officiel excepté les récentes mutations. En dépit de sa présence sur la terre de ses aïeux, c’est son adjoint qui assure son intérim. Soupçonné d’être en connivence avec l’ennemi, à en croire certaines indiscrétions, Hounnonkpè va dare-dare quitter les choses plus tôt que prévu.

Soit les suspicions qui ont eu raison des deux patrons de la police ou leur collaboration devenait trop encombrant pour un ministre qui revendique son autorité face à la posture des supers flics. D’autres surprises peuvent survenir dans les tout prochains jours, renseignent certaines sources.

 

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