Bénin – Imminence du dialogue politique: Patrice Talon supplante-t-il la conférence épiscopale?

Lors de sa rencontre avec les forces de l’opposition lundi dernier, le président Patrice Talon a laissé entendre que très prochainement, il va convier les partis en règle (opposition et mouvance) pour un dialogue en vue de corriger les textes électoraux. Ainsi, la mission de l’église catholique aura, à bien des égards, du plomb dans l’aile.

Le chef de l’Etat ne veut plus attendre la médiation de la conférence épiscopale. C’est ce qu’il convient de retenir de sa rencontre avec les dix partis politiques ayant répondu présent à son invitation lundi dernier. En introduisant la séance, le chef de l’Etat a fait allusion à un dialogue inclusif et imminent. C’est donc pour lui, le moment de baliser le chemin avant d’aller au véritable dialogue qu’il a annoncé le 20 mai au cours de son adresse au peuple. En procédant de cette façon, le président Patrice Talon semble ne plus laisser de marge de manœuvre à la conférence épiscopale qui bat les pieds et les mains pour réconcilier les Béninois.

Si le locataire de la Marina se met à convoquer des rencontres dans le cadre du dialogue politique, la mission de l’église catholique sera vidée de son contenu. Ce sera, selon certains observateurs, un échec pour l’église qui peine à obtenir des compromis de part et d’autre. En réalité, Patrice Talon aurait constaté qu’aucune des parties en froid ne veut faire des concessions pour permettre aux évêques de conduire à bon port le dialogue.

Les opposants s’y opposent

Pour les partis de l’opposition, le chef de l’Etat ne peut pas être juge et partie. Il faut, insistent-ils, un médiateur neutre. Patrice Talon étant l’un des protagonistes, sa médiation pour ne pas être impartiale. Ce qui crispe davantage le climat socio-politique. Tous les partis de l’opposition, lors de leur rencontre avec la conférence épiscopale, ont émis le vœu d’aller au dialogue. Mais, ils tiennent à leurs conditions que le gouvernement n’entend pas prendre en compte. Le médiateur de la République ayant lui aussi fini son mandat légal depuis près d’un an, ne pourra répondre aux attentes de l’opposition qui devient de plus en plus exigeante.

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