Bénin: Jusqu’où ira Candide Azannaï dans sa randonnée solitaire ?

Candide Azannaï est imperturbable et droit dans ses bottes. L’animal le plus redouté du landerneau politique béninois n’est nullement ébranlé par les tenants du pouvoir. Isolé de toutes les forces politiques se réclamant de l’opposition, le Président de Restaurer l’Espoir est réduit depuis peu à des séances d’échanges avec différentes couches sociales du pays. Mais la destination de cette démarche solitaire dont lui seul connaît le planning, reste inconnue.

Après avoir rompu officiellement les amarres avec le régime en place en démissionnant du gouvernement, Candide Azannaï ne manque aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur la gestion politique de Patrice Talon. Invité à la séance de concertation initiée par le chef de l’Etat, le lundi 15 juillet dernier, le Parti Restaurer l’Espoir a manqué à l’appel. Parce que selon Candide Azannaï, ‘’il n’y a rien dans le dialogue que le départ de Talon. Tous ceux qui vont discuter avec Talon perdent leur temps’’.

Pendant qu’il était campé sur sa position, la quasi-totalité des partis ont pris part à la séance. Même la rencontre avec le ministre de l’intérieur le jeudi 18  juillet pour la formalisation de son parti en vue des prochaines consultations électorales a été boycottée. Mais les entretiens avec les couches sociales s’enchaînent et vont bon train au siège du parti. Ce jeudi 18 juillet, pendant qu’il était attendu au ministère de l’intérieur, le président de Restaurer l’espoir décryptait l’actualité politique au siège du parti. Les invités ont été entretenus sur les dits et non-dits du communiqué final du 55è sommet de la CEDEAO sur la situation politique au Bénin. La conférence publique a également tourné autour du thème : « Illusions et leurres de l’invitation à la rencontre du 15 juillet 2019 à la Présidence de la République ». Une suite logique des différentes entrevues initiées par l’homme isolément. A la question de savoir pourquoi des séances d’échanges en lieu et place d’autres actions, l’homme répond : « La première arme (de lutte pour la restauration de la paix ndlr) reste la communication. Il faut expliquer et réexpliquer tout au peuple afin de l’amener à se décider. Lorsqu’on va mettre la majorité  au même niveau d’information, on saura ensuite sur quel bouton appuyer pour continuer la lutte’’.

Une lutte dans la division est vouée à l’échec

Manifestement l’opposition ne tient plus le même langage. La preuve, l’Union sociale libérale de Sébastien Ajavon, Forces cauris pour un Bénin émergent de Boni Yayi étaient à la table de concertation avec le chef de l’Etat. Les responsables ont même rencontré le ministre Sacca Lafia conformément aux résolutions prises lors des échanges avec Patrice Talon. Ces formations politiques sont en instance d’être formalisées avec une existence légale. Candide Azannaï et son parti sont restés distants de toutes ces étapes. L’homme a préféré accentuer ses discussions avec le peuple parce qu’il ne voit nullement l’opportunité d’un dialogue avec l’actuel locataire de la Marina. Des démarches opposées qui prouvent à suffisance que la barque de l’opposition tangue. Komi Koutché, depuis son exil, semble voir venir le danger et donne l’alerte. « J’espère bien que ces valeureux hommes que j’ai connus pour leur attachement à un certain nombre de principes continueront d’être convaincus qu’une liberté durable arrachée à l’oppresseur au prix de douleur vaut mieux qu’un semblant de paix obtenue dans une compromission dont seul l’oppresseur connaît l’agenda ». Autrement dit, l’opposition doit serrer ses rangs pour mener des actions communes contrairement à ce qui s’observe.

 

 

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