La huitième législature peine-t-elle à assumer son autonomie financière et à faire face à ses charges de fonctionnement? C’est du moins le sentiment général qui se dégage au regard de certains faits et l’ardoise de dettes héritées par cette législature de celle qui l’a précédée.
Sans autonomie financière, l’institution parlementaire, une institution de contre pouvoir pourra-t-elle assumer sa mission républicaine? La réponse est sans ambages, « non ». C’est malheureusement la situation que semble vivre la huitième législature. En effet, selon la manchette du quotidien « Matin Libre » de ce mardi 30 Juillet 2019, « le nouveau parlement éprouve d’énormes difficultés financières« .
Le nouveau Parlement béninois installé, à l’instar d’être l’appendice du pouvoir Talon, éprouve d’énormes difficultés financières, faute de cette absence d’autonomie, qui caractérise sa gestion. » On se posait déjà bien la question sur le mode de gestion de la huitième législature, mais des faits confirment que ce parlement est tout sauf autonome » peut-on lire dans cette publication. L’impréparation qui a caractérisé l’accueil du président indien en visite officiel au Bénin est pour l’organe une preuve éloquente des épreuves que traverse l’assemblée nationale présidée par l’honorable louis Vlavonou.
Mieux, une source proche de l’administration parlementaire citée par le quotidien aurait affirmé que des séances de préparation de l’accueil de l’illustre hôte seraient tenues; mais en fin de compte, le président de l’institution n’a pas été capable de décaisser des ressources pour la cause. Même le drapeau usé du parlement a été changé au dernier moment par la contribution spontanée de certaines personnalités.
Des dettes en instance d’apurement
Selon d’autres indiscrétions relevées par la même source, la 8ème législature s’est installée avec des dettes avoisinant 4 milliards de fcfa qui l’attendaient alors que celle précédente avait eu de son prédécesseur, plus de 7 milliards FCFA, en économie. Par ailleurs, plusieurs prestataires de l’assemblée nationale détiennent des chèques émis mais non encaissés en circulation.
Les difficultés financières de l’institution parlementaire commencent même par toucher les rémunérations des fonctionnaires « et même de certains députés, qui perçoivent leur salaire désormais en retard ». En effet, depuis trois mois, précise notre source, l’exécutif se contente de ne virer juste à la fin du mois que les salaires. Du coup, même le papier pour faire des impressions s’achète de la poche des utilisateurs. Depuis son installation par exemple, le président du Parlement continue de venir au bureau dans sa voiture, alors que l’usage est qu’il ait un véhicule de fonction; rappelle le quotidien qui semble trouver dans tous ces indices des signes évidents de difficultés financières qui perturbent le bon fonctionnement et l’indépendance de l’assemblée nationale.
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