Bénin: la résistance rongée de l’intérieur?

Les forces de la résistance constituées dans le cadre des élections législatives du 28 avril dernier risquent de s’effriter en cours de chemin. Et pour cause, les divergences autour de la rencontre avec le chef de l’Etat. Les différentes chapelles n’ont pas pu, une fois encore, accorder leur violon. 

Certains partis de l’opposition vont se rendre, tout à l’heure, au palais de la Marina pour prendre langue avec le chef de l’Etat, Patrice Talon. Cette rencontre s’inscrivant dans le cadre du dialogue annoncé par le locataire de la Marina le 20 mai, à en croire le communiqué télédiffusé. Onze partis politiques, au total, y sont attendus. Mais les dernières informations ne sont pas sans polémiques. Une partie des forces de la résistance est plus que déterminée à saisir la perche tendue par l’ancien magnat du coton béninois.

Les autres, sur leur garde,  n’entendent pas répondre à l’appel du chef pour maints motifs. Mais le problème, ici, n’est nullement lié aux conditions qu’ils posent. La réalité, c’est une probable division qui va davantage fragiliser l’opposition. En effet, si l’opposition n’a pas pu participer aux dernières législatives, au-delà de tout ce qu’on peut reprocher à l’Exécutif, était incapable de parler d’une même voix. C’était une grande brèche qui a permis à « l’adversaire » de réussir son coup.

Patrice Talon, au cours de sa sortie médiatique le 11 avril, a clairement martelé l’incapacité de membres l’opposition à transcender leur « ego » et autres pour former deux blocs au maximum. Pour le président de la République, le Bénin ne peut disposer de plus de quatre partis avec onze millions de populations et moins de cinq mille électeurs. Cet argument a certainement pesé dans les choix du ministère de l’intérieur.  Ne pas pouvoir concilier les positions afin de prouver à la face du monde l’unicité des forces de la résistance fragilise, qu’on le veuille ou non, fragilise la lutte.

Finalement, le combat n’aura plus sa raison d’être. Les amis d’hier pourront s’entre-déchirer, vendre les mèches les uns des autres, s’étouffer, puis renforcer l’adversaire dans son élan. Les divergences à terme  auront eu raison de tous ceux qui croyaient encore en cette opposition dont la lutte commence par s’essouffler depuis la libération et le voyage sanitaire de Boni Yayi.

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