Bénin: la rupture en passe de conserver le pouvoir en 2021?

Le régime de la rupture, même si Patrice Talon tenait parole en faisant son mandat unique, risque de conserver le pouvoir en 2021. C’est du moins le constat qui se dégage au regard des derniers événements qui caractérisent le paysage politique national.

Sauf cataclysme, le prochain président de la République va sortir du camp Talon. Plusieurs faits confortent cette hypothèse que beaucoup de lèvres balbutient depuis quelques jours. Même les incrédules, depuis la journée du jeudi 18 juillet, ont commencé par se questionner.

Ajavon, Koutché et Djenontin out…

En effet, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia, avait déjà annoncé les couleurs. C’était avant les dernières législatives. Il fallait dare-dare censurer le président d’honneur du parti Union sociale libérale (Usl), Sébastien Ajavon. En dépit de la décision de la cour africaine des droits de l’homme et du peuple, la justice béninoise tient toujours à avoir sa peau. Potentiel candidat à l’élection présidentielle de 2021, il ne pourra rentrer au bercail pour être porté à la Marina par le peuple.

Komi Koutché, un autre présidentiable qui commence par drainer du monde, se voit freiner par un mandat d’arrêt international. Malgré les décisions de la justice espagnole, l’ancien ministre de l’économie et des finances de Boni Yayi ne pourra fouler la terre de ses aïeux au risque d’être cueilli par les forces de l’ordre à sa descente à l’aéroport. Depuis son pays d’accueil, il lui sera impossible de prétendre briguer la magistrature suprême de son pays natal. Les Forces cauris pour un Bénin émergent pourraient miser sur un valentin Djènontin qui pourrait faire l’unanimité. Hélas! il est aussi visé par la justice de son pays. Donc hors du territoire national. Il va falloir que le parti de Boni Yayi soit bien organisé afin de dégager un candidat qui pourra faire face aux velléités du pouvoir. Mais l’absence d’un Boni Yayi ou encore le décès surprise d’un Marcel de Souza constitue un coup de massue pour les Cauris.

Lionel Zinsou forclos…

A moins que le président du céans prenne le contre pied du ministère public, ce qui est rarissime, Lionel Zinsou, le challenger de Patrice Talon au second tour de la présidentielle de 2016, sera hors course en 2021. Déchu par le tribunal avant même la compétition électorale, il ne pourra concrétiser son rêve. Il est constant depuis quelques mois que les pourvois en Appel pour les affaires liées à l’économie sont déférés à la Criet. Les chanceux voient leur peine confirmée. Autrement, c’est une sentence sans appel que la cour spéciale leur inflige. Alors qu’une foultitude de Béninois de la diaspora jettent leur dévolu sur le Franco-béninois, leur espoir risque de s’estomper avant le match.

Quel parti politique outre ceux du pouvoir?

Le parti du renouveau démocratique, la Force cauris pour le développement du Bénin, Restaurer l’Espoir, l’Union démocratique pour un Bénin nouveau, Mouvement des élites engagés pour l’émancipation du Bénin ou encore la Dynamique unitaire pour le développement durable n’ont pas, du reste, de base assez solide pour oser voler en solitaire contre un candidat coopter par Patrice Talon. Sauf en cas d’une coalition stratégique à la veille de la compétition pour soutenir le candidat d’un des partis qui se veulent nationaux même si leur ossature semble restreinte.

Les candidats du pouvoir (Bloc républicain et Union progressiste) auront du vent en poupe. Même si le chef de l’Etat n’est plus candidat tel qu’il l’a signifié dès les premiers jours après son investiture, il risque de contrôler le pouvoir à partir de 2021. Une organisation sérieuse autour d’un candidat unanime de l’opposition pourrait avoir une adhésion populaire contre ceux-ci. Autrement, ce sera une continuité.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus