Bénin: les griefs de Kemi Seba contre la monnaie unique de la CEDEAO

A l’occasion de la 55ème session ordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la dénomination « Eco » a été retenue pour la monnaie unique en création dans l’espace sous-régionale. Très attendu sur la question, Kemi Seba a porté quelques griefs contre l’initiative de l’Institution à travers une tribune publiée sur sa page facebook.

Si aujourd’hui on parle de la disparition probable du FCFA dans l’espace CEDEAO, Kemi Seba pense que cela est le fruit des combats de l’ONG Urgences Panafricanistes qu’il dirige. « L’abandon du Franc CFA en Afrique de l’Ouest est le résultat de l’historique mobilisation initiée par le Front ANTI CFA (lui même dirigé par notre ONG Urgences Panafricanistes ) en Janvier 2017, (…) jamais ce projet de monnaie unique caché depuis les années 80 dans les tiroirs de la CEDEAO , n’aurait été aussi vite ressorti de ces derniers, sans cette récente et intense mobilisation de la jeunesse africaine, aussi bien dans la rue que sur les réseaux sociaux« , a-t-il souligné.

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Mais Kemi Seba reste dubitatif en ce qui concerne la suite de la processus d’abandon du FCFA engagée par la CEDEAO. D’abord, il ne conçoit pas que l’appellation de la nouvelle monnaie soit retenue sans consultation de la population. Il considère cela comme un « manque de respect caractérisé » des élites africaines vis-à-vis du peuple.

« De plus, il semble, à prime abord, du peu d’éléments qui transparaissent, que le schéma économique que nos élites ont choisi, soit la copie quasi conforme du système monétaire de l’EURO. Un système boiteux déjà en Europe, et qui de toute évidence, ne sera pas meilleur en Afrique. En effet, une zone monétaire sans fédéralisme budgétaire est vouée à la défaite. Créer une monnaie unique sans une politique commune dans les domaines de l’économie, de l’emploi et de la politique sociale risque d’entraîner des dommages conséquents pour nos pays. Il est du devoir des économistes africains, après que la rue ait fait le travail de mobilisation et d’alerte de l’opinion publique depuis 3 ans, de sortir de leur entresoi et de proposer des RÉFORMES structurelles avant que la monnaie ECO ne voit le jour », a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, le leader de l’ONG Urgences Panafricanistes rassure que son organisation reste mobilisée contre la Françafrique. Il promet également que l’ONG Urgence Panafricanistes suivra de près le processus afin que l’abandon du FCFA soit effectif au niveau de la CEDEAO; mais aussi dans toute l’Afrique.

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