Chine: un logiciel espion récolte les données des touristes en visite dans la région de Xinjiang

Des centaines de voyageurs se rendant dans la région de Xinjiang se font installer, à leur insu, un logiciel sur leurs smartphones permettant aux autorités de récolter leurs données personnelles, selon l’enquête de cinq médias internationaux.

La Chine utiliserait des logiciels d’espionnage pour surveiller les visiteurs étrangers qui viennent sur son territoire. Une application de surveillance a été installée par les services de renseignement chinois sur certains téléphones de touristes. CellHunter : c’est le nom de ce logiciel malveillant, qui porte un nom totalement différent en apparence, sur le smartphone des touristes.

Le logiciel serait masqué par un faux nom

D’après nos informations, il ne s’agit pas d’une technologie très sophistiquée. De manière très simple, l’application peut extraire des informations personnelles et privées de l’appareil du touriste, mais aussi rechercher des fichiers suspects, qui pourraient compromettre le séjour des visiteurs. Le logiciel est capable de recueillir les adresse e-mails, de lire les SMS, de collecter les contacts et d’accéder aux réseaux sociaux de chaque utilisateur.

Les informations sont ensuite récupérées et envoyées aux bureaux frontaliers, pour être analysées. Vraisemblablement, le logiciel ne recueillerait que les données les plus récentes, présentes sur le smartphone. Cependant, s’ils le souhaitaient, les enquêteurs chinois pourraient suivre les voyageurs, même après leur passage en Chine.

Le gouvernement peut traquer les touristes après leur visite

D’après le Guardian, le gouvernement chinois s’intéresse surtout aux documents faisant état d’une radicalisation religieuse, en lien avec Al-Qaïda. D’autres contenus ayant un rapport avec le Dalaï Lama, ne sont pas tolérés et constituent un motif d’arrestation. Ce n’est pas tout : les contenus critiquant la Chine et son régime sont également recherchés par les autorités.

Le logiciel aurait été développé à Nanjing par une filiale de l’État chinois. La personne qui s’est confiée au journaliste de The Guardian précise qu’elle n’est au courant que de l’utilisation de ce logiciel entre la frontière entre le Xinjiang et le Kirghizistan. En réalité, l’utilisation de cette app a été découverte lorsque les autorités d’un autre pays, ont tenté en vain de désinstaller l’app en question, sur les téléphones de certains touristes étant passés par la Chine.

Dans la vaste province de Xinjiang, à l’ouest de la Chine, l’oppression du gouvernement communiste ne cesse de s’étendre. Montagneuse et désertique, la très controversée région nordique s’apparente à l’État police de l’Empire du milieu, et ce au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste. Si le système d’oppression ne concernait jusque-là que les habitants de la région, il semble qu’il s’étend désormais aux touristes et autres visiteurs en provenance de la Chine centrale, et du Kirghizistan, ancienne route commerciale entre l’Empire du milieu et la Méditerranée.

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