En visite au Canada, une ministre égyptienne suggère d’égorger les dissidents

La ministre de l’Immigration égyptienne Nabila Makram suscitait depuis plusieurs jours la polémique après avoir mis en garde à Toronto les dissidents égyptiens que « si quelqu’un di(sai)t du mal » de l’Égypte, il serait égorgé.

« Si quelqu’un dit du mal de notre pays, on lui fait quoi ? On coupe », a-t-elle lancé en faisant signe de sa main de trancher sa gorge, déclenchant les rires de la salle lors de ce discours tenu dimanche 21 juillet au cours d’une soirée privée réservée aux membres de la diaspora égyptienne de la capitale économique canadienne.

Dans cette séquence, captée par le journaliste canadien d’origine égyptienne Mohamad Nasr, Nabila Makram loue d’abord sa patrie avant d’évoquer la décapitation: « Ce qui réunit les expatriés c’est l’amour de leur pays et ils ne tolèrent pas qu’on le critique ou qu’on en dise du mal », a-t-elle déclaré en arabe.

« Très dangereux et inacceptables »

Mohamed Kamel, membre du conseil d’administration de la Coalition égyptienne canadienne pour la démocratie, interrogé par Radio-Canada, a estimé mardi que ces propos étaient « très dangereux et inacceptables ».

« Ça nous rappelle l’affaire Jamal Khashoggi » a-t-il fait valoir, en référence au journaliste saoudien assassiné, puis démembré, l’an dernier au consulat saoudien d’Istanbul en Turquie.

Nabila Makram, citée mardi par le compte Twitter de son ministère, s’est dite surprise par la « mauvaise interprétation » de ses déclarations, assurant n’avoir eu aucune intention violente en reprenant des propos lancés par un membre de l’assistance.

« Une expression commune »

L’expression « a été prononcée lorsque la ministre a dit : « quiconque dit du mal de l’Egypte, que lui fait-on ? », et que quelqu’un dans l’assistance a répondu: « on lui coupe la gorge », ce qui est une expression commune dans le dialecte égyptien qui signifie une vive colère », a dit le ministère sur Twitter.

« L’Etat protège ses enfants et ne les menace pas », a affirmé Nabila Makram, toujours citée par son ministère, en estimant que l’Egypte faisait face à « une guerre féroce et à des groupes cherchant à diviser et à minimiser les réalisations et les succès »

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