[Exclu]: une plainte contre le gouvernement et le parlement béninois à Genève

La confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) sous le leadership de son secrétaire général, Nagnini kassa Mampo, a saisi l’organisation internationale de travail (Oit) à l’effet d’amener le gouvernement et le parlement béninois à respecter les conventions internationales ratifiées. La plainte, datant du 16 mai 2019 dont Bénin Web TV a copie,  porte essentiellement sur quatre points.

Les travailleurs ont la dent dure contre le gouvernement de Patrice Talon. Ils l’ont exprimés à travers plusieurs manifestations publiques espérant une amélioration du climat. En témoignent la procession réprimée du 1er mai et le sit-in tenu au sein du ministère de la fonction publique en avril. Tout cela semble de l’eau versée sur le dos du canard. C’est pourquoi, ils ont opté pour une offensive diplomatique. Une des confédérations syndicales, a dû saisir l’organisation internationale du travail afin que justice lui soit rendue.

Violation de la convention N° 87 de l’Oit portant sur la liberté syndicale, violation de la convention N°98 sur le droit d’organisation et de négociation collective, violation de la convention N° 151 de l’Oit sur la protection du droit d’organisation et les procédures de détermination des conditions d’emploi dans la fonction publique et violation du pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels. Tels est l’objet de la plainte déposée au bureau de l’Oit à Genève le 16 mai par Kassa Mampo.

Plusieurs actes ont motivé ce recours à l’Organisation internationale du travail. D’abord, peut-on lire dans les colonnes de la plainte, les sanctions disciplinaires et pénales contre certains syndicalistes alors qu’ils ne sont réellement pas coupables des faits qui leur sont reprochés ont occupé une majeure partie de la plainte. Il s’agit des cas Patrice Trékpo, Clément Akiyè, Louis Gbèmènou ou encore Laurent Mètongnon. S’en suivront les lois sur la fonction publique, la loi sur l’embauche, etc.

Quid de la loi sur le droit de grève?

La loi N° 2018-34 portant exercice du droit de grève au Bénin a contraint les travailleurs à œuvrer dans les conditions dérisoires. Alors que la grève qui constitue l’arme par laquelle ils revendiquent leur droit a été arrachée par les députés de la septième législature. Nagnini Kassa Mampo et ses collègues n’entendent pas croiser les bras pour se laisser faire. Ils ont saisi l’Oit pour que les lois qu’ils qualifient de liberticides soient abrogées. Pour la Cstb, ces dispositions de la loi sont en porte à faux avec la convention 87 de l’Oit dont le Bénin est signataire.

Il faut dire que le bureau de l’Oit basé à Genève a accusé réception de la plainte le 12 juin dernier. L’instruction est en cours, selon nos sources, pour que les responsabilités soient situées. Mais en attendant, les travailleurs béninois ont prévus plusieurs actions à l’interne pour se faire entendre. Approché, Kassa Mampo reste convaincu que l’Oit ne viendra pas lutter à la place des travailleurs béninois. C’est quand les travailleurs prennent à bras le corps la lutte que les institutions internationales pourront s’y intéresser et agir en conséquence.

 

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus