Monnaie unique de la CEDEAO: un projet mort-né, selon Ndongo Samba Sylla , économiste sénégalais
Réunis à Abuja lors de la 55ème Assemblée ordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les chefs d’Etat ont confirmé l’Eco comme le nom de la prochaine monnaie commune de l’organisation. Mais à en croire Ndongo Samba Sylla, cette monnaie n’a pas de beau jour devant elle.
Le samedi 29 juin, le nom de la prochaine monnaie Eco a été rendu officiel à l’occasion du sommet annuel des chefs d’Etat de la CEDEAO. Si cette nouvelle suscite de l’espoir chez beaucoup d’Ouest-africains, il n’en demeure pas moins que des économistes avérés émettent de sérieuses réserves sur l’avenir de cette nouvelle monnaie. En effet, dans une tribune publiée dans les colonnes du quotidien Le Monde, l’économiste sénégalais reconnaît la nécessité de se passer de la monnaie coloniale. Toutefois, il craint le modus operandi. « Une critique économique conséquente du franc CFA, se situant au-delà d’une critique politico-symbolique, montre que la monnaie unique de la CEDEAO, telle qu’elle a été conçue jusqu’ici, ne constitue pas la meilleure voie à suivre » écrit l’auteur de L’Arme invisible de la Françafrique, une histoire du franc CFA.
55è Conférence de la CEDEAO : le terme « Eco » retenu pour le nom de la monnaie unique
À en croire Ndongo Samba Sylla, la preuve de la fébrilité de la monnaie Eco se trouverait aussi dans le fait aussi « qu’aucun pays de la région n’avait rempli en 2018 les critères requis pour faire partie de la zone monétaire éco ». Le sénégalais va plus loin et attaque la forme architecturale de la monnaie. Pour lui, « les architectes du projet éco ont « copié dans le détail le « modèle » de l’Eurozone, sans s’être souciés de ses défauts« . Depuis le démarrage de ce projet capital, c’est la première fois qu’une voix autorisée se lève pour aborder des détails importants sur Eco. Reste à savoir si cette sortie provoquera une réplique officielle de la part des chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO.
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