Nigéria : c’est officiel, les membres de l’IMM désormais considérés comme des terroristes

Le chef de la police nigériane a déclaré que quiconque s’associerait avec le groupe Mouvement des islamistes chiites au Nigeria (IMN) serait traité comme un terroriste.

Muhammad Adamu a déclaré lors d’une conférence de policiers que le groupe Mouvement des islamistes chiites au Nigeria (IMN) constituait une menace pour la sécurité nationale et l’unité. Il a déclaré que toutes les formes de protestation ou de procession de l’IMN étaient interdites. La secte a condamné l’interdiction en disant qu’elle est une organisation pacifique. Des groupes de défense des droits de l’homme ont également critiqué cette initiative, mais les autorités nigérianes ont déclaré que leur décision ne violait pas la liberté de religion. Le dirigeant de l’IMN, Cheikh Ibrahim el-Zakzaky, a été arrêté en 2015 lors d’une répression militaire au cours de laquelle plus de 300 de ses partisans ont été tués.

L’armée avait accusé ses partisans d’avoir tenté d’assassiner le chef de l’armée nigériane lorsqu’ils auraient bloqué une grande route empruntée par un convoi militaire, provoquant des affrontements entre les deux parties dans l’État de Kaduna. Il fait maintenant face à des accusations de tentative de meurtre, d’incitation à la violence et de troubles publics. Les membres d’IMN défilent fréquemment dans les rues pour demander sa libération en raison de la détérioration de son état de santé. Un tribunal supérieur de la capitale, Abuja, a décidé en 2016 que le cheikh Zakzaky devait être libéré, mais les tribunaux de Kaduna ont ignoré cet ordre. Plus de 20 personnes, dont un officier de police et un journaliste, auraient été tuées à la suite d’affrontements entre membres chiites et policiers à Abuja la semaine dernière. L’audience sur la demande de libération sous caution de Sheikh Zakzaky est prévue pour le 5 août.