Bénin – affaire Parfaite de Banamè: un dossier spécial?

Le procureur spécial près la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a sorti un communiqué pour mettre en garde les leaders de l’église de Banamè dans une affaire similaire à Icc-services. Mais depuis, le dossier qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive semble au ralenti.

Le dieu autoproclamé de Banamè avait maille à partir avec la justice de son pays. Soupçonnée d’être à l’origine d’une nébuleuse affaire de prêt immobilier, Parfaite de Banamè avait subi toutes les pressions possibles pour abandonner au plus tôt son projet. Le procureur spécial près la Criet, Gilbert Ulrich Togbonon, dans un communiqué de presse le 21 juin 2019 a mis en garde l’église et ses dirigeants. Comme cela ne suffisait pas, une alerte de la Cellule nationale de traitement des informations financières ( Centif ) a permis de découvrir une faramineuse somme sur ses comptes en banque. Gilbert Togbonon, très attaché aux lois de la République, a ordonné la mise sous scellé des avoirs de la déesse . C’était le 24 juin.

Depuis lors, plus rien à se mettre sous la dent. Le procureur spécial, très prompt sur les dossiers du genre, a semblé baisser la garde devant celle qui se proclame esprit saint. Les Béninois qui avaient tendu les oreilles pour savoir jusqu’où cette affaire pourra aller n’ont plus de nouvelles relatives au dossier. Le comble, l’église en question s’est fait représenter lors des manifestations officielles du 1er août à Cotonou. Ses responsables semblent en toute sécurité.

Le procureur, très professionnel selon certains de ses collègues et même certains avocats, pour mériter la confiance des Béninois, ferait mieux de communiquer sur cette affaire. Un non lieu ou carrément une erreur matérielle pourrait glisser dans la procédure et empêcher les magistrats d’aller au bout des actions engagées. Mais si aucun communiqué officiel ne vient éclairer les uns et les autres, les supputations iront bon train. Même les innocents pourraient être traités de tous les noms.

A moins que ce soit un dossier spécial, donc méritant un traitement spécial, le procureur a tout intérêt à maintenir le cap tel qu’il en a l’habitude. Ce serait à son actif. Cela pourra également donner plus de crédit à la juridiction spéciale au-delà des frontières nationales.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus