Bénin: ce que Kakpo et Karimou n’ont pas dit à Patrice Talon au sujet de l’évaluation

Les enseignants reversés en 2008 sont devenus depuis quelques jours la risée de tout le peuple béninois. Chacun y va selon qu’il l’entend. Mais à la vérité, ces enseignants dévalués et lynchés par tous les moyens ne sont pas à l’origine des maux qui minent l’école béninoise. Et les deux ministres en charge de l’enseignement le savent mieux que quiconque.

L’émission 100% Bénin de Sikka Tv a eu le mérite de révéler certaines vérités dont bon nombre de Béninois n’avaient pas connaissance. Sur le plateau, les syndicalistes Eric Sènou et Jean-Eudes Tomawa ont levé un coin de voile sur ce qui s’est réellement passé. Ils ont expliqué qu’aucun enseignant reversé n’était sorti du néant. Ils ont fait un cursus scolaire et avaient un bagage intellectuel avant de s’y engager avec à la clé un modique salaire. C’est pour corriger l’injustice que Boni Yayi, avec l’appui technique des inspecteurs et conseillers pédagogiques, a procédé au reversement des agents contractuels locaux en contractuels d’Etat.

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Le professionnalisme n’étant pas au grand rendez-vous, des formations ont été organisées pour relever le défi de qualification de ceux-ci. Bizarrement, les deux ministres de Patrice Talon qui clament haut et fort que les enseignants n’ont pas de niveau, déplorera Eric Sènou, ont participé à la formation des enseignants reversés. Mahougnon Kakpo, professeur de lettres à l’Université d’Abomey-Calavi et Salimane Karimou, inspecteur de l’enseignement ont formé ceux qu’ils jugent incompétents aujourd’hui. Les deux ministres auraient pu dire au chef de l’Etat que ce sont eux qui ont mal formé les enseignants plutôt que de s’acharner à démontrer combien les enseignants n’ont pas le niveau. Il serait intéressant de voir les deux ministres faire une déclaration conjointe pour dire toute la vérité sur la qualité de la formation qu’ils ont donnée dans les écoles normales aux enseignants reversés en 2008.

Au-delà des deux ministres, il faut s’interroger sur la qualité des inspecteurs, universitaires et conseillers pédagogiques qui ont formé les enseignants au rabais. A moins qu’il soit démontré que les diplômes qu’ils détiennent sont faux, l’assertion « il n’y a pas de mauvais élèves, il n’y a que de mauvais enseignants » colle bien aux formateurs des reversés de 2008.

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