Bénin: deux femmes ont accouché en pleine rue à cause de l’état des routes à Pèrèrè

Les populations de la commune de Pèrèrè et en l’occurrence celles de Sandilo vivent leur chemin de croix. Elles sont coupées du reste du Bénin. Conséquence, plus de soins de santé, de marché pour leurs produits. Des braquages en pleine journée sont monnaie courante dans la localité.

C’est la croix et la bannière pour les populations de Sandilo dans la commune de Pèrèrè au nord du Bénin. Depuis huit ans, il n’y a plus de travaux de réfection sur la voie de 18 kilomètres desservant ce village de Gninsy. Un conducteur de taxi, transportant des sacs de riz, s’est confié à Deeman radio en des termes de désespoir caractérisé. « J’ai quitté Dikidirou pour Sandilo et cela fait trois jours que nous sommes en train de faire le trajet alors que mon véhicule est chargé de riz destiné à la consommation de la population. La voiture s’enfonce à tout moment à cause du mauvais état de la voie. Cette voie a été réfectionnée il y a au moins huit ans. Dikidirou et Sandilo c’est à peine 18 km et normalement il faut juste 30 minutes. Voilà que je fais trois jours à cause de la voie », a déclaré Soulemane Abdou Kari Monra.

Pire d’autres habitants de la zone ont déploré l’incapacité des producteurs de liquider les fruits de leurs efforts sur le marché béninois. Ils sont obligés de faire recours au marché nigérian qui achète les produits à vil prix. « …Même les commerçants ne peuvent pas se déplacer, si bien qu’on est obligé de vendre ces produits au Nigeria à bas prix. Même si le prix est élevé au Bénin, les acheteurs ne peuvent pas venir. Ça fait qu’on ne cultive plus le coton car les camions ne peuvent pas venir pour le transport », ont déploré Sabi Sékou Ousman et Mohamed Ayouba toujours au micro de nos confrères de Deeman radio.

Impossible accès aux centres de santé

Le mal est aussi profond que les populations riveraines n’ont plus accès aux soins de santé dans leur pays. Yarou Gnanki, un natif de Sandilo déclare que « quand un enfant est malade, et qu’on nous demande d’aller à l’hôpital de Pèrèrè ou Nikki c’est impossible ». Abondant dans le même sens, David Dègla, le chef poste de l’hôpital de Sandilo a fait savoir que « nous avons eu déjà deux cas de femmes enceinte qui ont accouché en pleine rue à cause de l’état des routes ». Même les activités liées aux vaccinations ont reçu un coup.

Le chef poste de l’hôpital a fait remarquer que pour parcourir une distance de 18 Kilomètre, il leur faut parfois deux heures d’horloge voire plus. « Normalement ce sont les véhicules qui s’enfoncent mais sur cette voie, toutes les motos s’enfoncent et ainsi, nous avons des difficultés pour aller chercher les vaccins. Même les autorités savent que nous avons des difficultés. L’équipe de supervision départementale n’a pu venir aussi, » a-t-il indiqué.

La mairie se défend…et accuse

Approchée, la maire de la commue, Mariétou Tamba, a avoué que les caisses communales ne peuvent pas réhabiliter la voie en question. C’est pourquoi la mairie a sollicité le ministère des travaux publics pour que la route ralliant Sandilo aux autres localités du Bénin soit prise en compte. Mais jusque-là, nada, se plaint-elle. La mairie attend que le gouvernement lui vienne en aide pour réfectionner la voie dans les meilleurs délais.

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