Bénin: et si on approvisionnait les cantines scolaires en produits locaux?

Bientôt c’est la reprise des classes. Le gouvernement fait des pieds et des mains pour doter les cantines scolaires en vivres. Ce jeudi 8 août, la Chine a octroyé plus de quatre mille tonnes de riz au Bénin pour le ravitaillement desdits cantines pendant que le riz produit localement peine à être vendu sur le marché national. Le gouvernement ne ferait-il pas mieux de se rabattre sur les denrées alimentaires localement produites pour inculquer le « consommons local » aux enfants dès le bas âge?

Le partenariat entre le Bénin et le programme alimentaire mondial (Pam) a permis de desservir les cantines scolaires les années antérieures. Dans le but de pérenniser ce programme, les démarches ont été entreprises pour attirer plus d’investisseurs. Dans la foulée, la Chine, fidèle dans ses « actions samaritaines », a décidé de fournir une quantité assez importante aux cantines scolaires. Dans un protocole d’accord signé ce jeudi, une semaine après la célébration du 59è anniversaire de l’indépendance, le ministre d’Etat chargé du développement a paraphé l’importation de plus de quatre mille tonnes de riz chinois pour nourrir les écoliers béninois.

Alors que ce n’est pas la production locale qui fait défaut, il est inconcevable cette politique consistant à donner priorité à tout ce qui vient d’ailleurs. Les riziculteurs béninois, depuis plusieurs décennies avec à leur côté l’actuel ministre de l’agriculture, ont investi pour assurer l’autosuffisance alimentaire au niveau local. Il se fait qu’aucun gouvernement ne se préoccupe de la consommation locale. C’est comme du David béninois contre le Goliath asiatique. En dépit des efforts des partenaires techniques et financiers en l’occurrence la Fao pour diversifier le riz afin de résister aux changements climatiques qui deviennent de plus en plus un goulot d’étranglement pour la production locale, les gouvernants semblent miser sur l’importation qui, faut-il le souligner, coûte assez moins cher que la production locale même si sur la qualité on pourrait trouver à redire.

Le Japon, il y a quelques mois seulement, a déversé une importante quantité de riz sur le marché béninois. Ce riz a été vendu à un pris dérisoire aux enseignants et autres cadres de l’administration. Pour pallier cet état de chose, le gouvernement béninois doit aller à l’école de son voisin de l’Est qui a taxé sérieusement le riz importé. 60% de taxe sur les importations alors qu’au Bénin ce n’est que 10% que l’Etat prend comme taxe sur le riz importé. D’où la différence de prix entre l’importé et le produit local. Aussi, faudra-t-il mettre tout le monde au travail avec les outils modernes pour assurer l’autosuffisance alimentaire 60 ans après l’accession à la souveraineté nationale.

 

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