Bénin – loi sur les OGM: lettre ouverte du Dr. Brice Sohou à Patrice Talon

Le projet de loi portant ratification de la loi sur l’Upov a été transmis à l’Assemblée nationale pour être ratifié. Depuis, des organisations de la société civile militent pour son retrait pur et simple. Un recours en inconstitutionnalité a été introduit à la cour constitutionnelle. C’est dans cette même lancée que le requérant écrit au chef de l’Etat pour mettre en lumière les dangers que court le Bénin en adoptant une telle loi.

Le mardi 20 août 2019, sauf un nouveau report de l’audience consacrée à la mise en état du dossier, la cour constitutionnelle va vider le dossier relatif à l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (Upov), connu pour la plupart sous l’appellation Ogm. Plusieurs fois déjà, le gouvernement n’a pas daigné se faire représenter à l’audience. Même celle du mardi 5 août dernier a été reportée sans que le motif du report soit dévoilé par la haute juridiction. Très remonté, Dr. Brice Sohou avait exprimé toute son amertume quant à ce comportement qui vise à tourner en bourrique les organisations de la société civile militant pour la sauvegarde des semences endogènes.

Très préoccupé par cette lutte, il s’est fendu d’une lettre pour expliquer le bien fondé de son combat au numéro un béninois. « Si jamais Upov est ratifiée cher Président, les semences paysannes régénérées sur des siècles seront privatisées et seront interdites de libre utilisation par les paysans qui seront obligés de payer de cautions à des commerçants d’OGM et multinationales semenciers », s’inquiète le spécialiste des risques et catastrophes. Les conséquences implacables pour les paysans seront irréversibles. Tous ceux qui ne voudront pas se conformer à la loi des multinationales pourront être poursuivis en justice. Pire, écrit le requérant, « seuls ceux qui auront la possibilité de payer des semences brevetées et non reproductibles les années à venir feront de l’agriculture ». 

Risques sanitaires et écologiques…

Le Dr. met en exergue les risques sanitaires et écologiques auxquels les populations feraient face au-delà des ennuis judiciaires. Il mentionne dans son texte que « les semences génétiquement modifiées et / ou hybrides redoutables potentiellement cancérigènes et non vendues dans les pays du nord seront promues au Bénin ». Les catastrophes écologiques ne seront pas des moindres car les semences de type nouveau nécessiteront des traitements nouveaux. D’où l’importation d’autres types de pesticides et d’engrais chimiques. Ce qui impactera négativement le sol.

Il exhorte le chef de l’Etat à user de tous ses pouvoirs constitutionnels pour annuler le décret de transmission de la loi à l’Assemblée nationale. Dans le seul but d’éviter plus de souffrance aux populations étant entendu que le Bénin est le seul pays francophone en passe de ratifier la convention sur l’Upov.

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