Bénin: mauvaise gestion au parlement? ce que Houdé et Yèhouétomey avaient répondu

Dans un communiqué rendu public ce mardi 13 Août 2019, les responsables du bureau du parti du renouveau démocratique sont revenus sur la supposée mauvaise gestion au parlement. Dans un rappel des dispositions du règlement intérieur, ils ont dédouané leur leader charismatique en rappelant les limites de son implication dans la gestion financière du parlement. Une fonction qui relève beaucoup plus de l’attribution des questeurs qui s’étaient d’ailleurs prononcés sur la question.

La question de la mauvaise gestion à l’assemblée nationale, septième législature ne date pas du mandat en cours. La question a été soulevée par les députés de la minorité parlementaire de la précédente mandature, notamment du député Léon Basile Ahossi qui avait accusé le bureau du président Adrien Houngbédji de mauvaise orientation économique de l’institution.

Les réactions des questeurs d’alors, les honorables Valentin Aditi Houdé et de Boniface Yêhouétomey ne se sont pas faites attendre. Dans un point de presse qu’ils ont tenu le Jeudi 1er Février 2018, les questeurs de la septième législature ont balayé du revers de la main toutes les allégations de leur collègue et l’ont invité à aller régler son problème avec le président Adrien Houngbédji s’il en a un au lieu « d’intoxiquer » l’opinion publique. Mais quelques mois après la prise de fonction de la huitième législature, la question de mauvaise gestion refait surface. Cette fois ci, ce n’est pas un opposant qui agite la question mais des députés de la mouvance au pouvoir.

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Si le retour de ce dossier de mauvaise gestion fait beaucoup de bruits aujourd’hui au point de sortir le parti de l’ancien président de l’institution de son silence, aux niveau des questeurs d’alors, aucune réaction. Les honorables valentin Aditi Houdé et Boniface Yêhouétomey doivent monter à nouveau au créneau pour situer leurs collègues de la mouvance sur la bonne gestion des comptes de l’institution parlementaire.

Retour sur la réplique des questeurs à l’He Ahossi

Le 1er Questeur de l’Assemblée nationale, 7ème législature, Valentin Aditi Houdé et le 2ème Questeur, Boniface Yèhouétomè assistés du Directeur de la Questure, ont donné un point de presse le jeudi 1er février 2018 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo. Ceci, pour répondre à leur collègue, le député Basile Léon Ahossi, qui sur une chaîne de télévision privée a affirmé que les comptes de l’Assemblée nationale sont au rouge et qu’il y a une mauvaise gestion de l’institution.

Dans son intervention au cours dudit point de presse, le député Valentin Aditi Houdé, a balayé du revers de la main toutes ces accusations. Pour lui, le député Basile Léon Ahossi transposerait un problème de personne qu’il a avec le président de l’institution sur la gestion de celle-ci. Toujours selon lui, rien ne saurait justifier de telles déclarations de son collègue Léon Basile Ahossi d’autant plus que toutes les procédures sont respectées au Parlement en matière de finances. Par ailleurs, il invite le même collègue à se conformer aux dispositions de l’article 22 du Règlement intérieur qui lui donne le droit à la vérité sur tout sujet relatif à la gestion aussi bien administrative que financière de l’institution.

 » … Le collègue affirme de manière péremptoire que les comptes de l’Assemblée nationale sont au rouge (…) Le 2ème Questeur et moi-même sommes les gestionnaires en matière administrative et financière de l’Assemblée nationale du Bénin jusqu’à nouvel ordre. » avait rétorqué le premier questeur. pour lui, il s’agit purement de l’intoxication ou les manifestations d’une querelle de personnes.

 » Je pense que le monde que nous vivons est un monde où il peut y avoir des problèmes entre individus. Mais transposez des problèmes personnels au niveau de toute une institution, c’est extrêmement grave. Le collègue qui a parlé, c’est un frère et un ami à moi. Nous nous connaissons depuis 1971. Ça fait tout au moins 47 ans aujourd’hui. Quand vous avez un frère qui est à la tête d’un cercle de décision et qu’il y a un problème, je pense qu’on peut se référer pour aller à la quête de la vérité » a-t-il indiqué.

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Pour les deux questeurs, il a une procédure bien précise pour le décaissement des fonds au sein du parlement. des procédures qui ont été toujours respectées. « Le président de l’Assemblée nationale est l’ordonnateur du budget. Les deux questeurs sont là. Avant que les deux questeurs ne signent, un travail préparatoire se fait au niveau de la questure. Quand les besoins sont exprimés, ces besoins là passent par le délégué du contrôle financier qui approuve d’abord avant que ça ne viennent au niveau des deux questeurs et le président de l’Assemblée nationale en tant qu’ordonnateur doit signer d’abord... » indique-t-il pour montrer le mode de fonctionnement de l’institution.

La justification des prestataires non payés

Au cour de son point de presse, le premier questeur n’a pas manqué de donner des explications sur les dettes que l’institution a vis à vis de ses prestataires. Selon lui, le mode de décaissement du budget de l’assemblée nationale explique le retard dans le payement de certaines prestations.  » Il faut aussi qu’on vous explique que le budget que nous votons est décaissé par 25%. Ce n’est pas parce qu’on a voté le budget que l’Etat dépose la totalité à la disposition de la questure pour être dépensée. On vous donne 25% entre le 1er janvier et le 31 mars, 25% entre le 1er avril et le 30 juin, 25% entre le 1er juillet et le 30 septembre et 25% pour le reste de l’année. » indique-t-il avant de poursuivre; au fur et à mesure que ça arrive, nous essayons de planifier les dépenses. « Quelqu’un peut venir nous réaliser des travaux, mais ce n’est pas le jour où il réalise qu’il doit être payé. Nous pouvons devoir aux gens, mais cela ne veut pas dire que nous sommes insolvables« , avait-il précisé.

Le même collègue se serait déplacé vers un ancien président de notre institution pour savoir où sont passés les milliards de Fcfa qu’il a laissés comme si un reliquat laissé n’est pas destiné à la consommation. Depuis la colonisation et de mémoire d’homme, c’est sous le président Houngbédji que depuis le portail, on voit un bâtiment pour loger les députés. Quand vous demandez des moyens à l’Etat pour réaliser des projets et que vous ne les réalisez pas, c’est là une preuve de mauvaise gestion; avait-il fait savoir.

Des explications fournies dans le temps qui n’ont pas empêché les députés de la présente législature à revenir sur la question de la gestion. Mieux ceux qui soulèvent la question aujourd’hui étaient de la mouvance tout comme les questeurs. Nul besoin de rappeler que l’actuelle législature est constituée à près de 50%  des députés ayant fait la législature précédente. En attendant peut-être qu’un éventuel rapport d’audit n’éclaire davantage l’opinion nationale, les honorables Valentin Houdé et Boniface Yêhouétomey peuvent revenir à la charge pour répondre à leurs collègues de la mouvance.

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