Cameroun: lettre ouverte à Samuel Eto’o

Encore une lettre ouverte adressée à Samuel Eto’o. Cette fois-ci, c’est l’une de ses compatriotes qui l’interpelle sur les situations que traverse le Cameroun. Dans sa lettre ouverte écrite dans un style ironique, la camerounaise demande à l’ancien attaquant des Lions Indomptables du Cameroun « d’assumer toutes ses responsabilités, puisqu’il  ne s’agit  qu’une d’une famille »

Plusieurs personnes ont interpellé Samuel Eto’o ces derniers temps pour diverses raisons. Dans la majeure parties des cas, il est invité à aider à trouver une solution à certaines situations du Cameroun que ce soit en politique, sport etc .Dans la présente lettre ouverte à lui adressée, les doléances n’ont pas varié. En effet, la camerounaise Dr. Modestine Carole Tchatchouang Yonzou invite Samuel Eto’o à être beaucoup plus regardant sur la crise anglophone que traverse le pays.

On souffre..! 

« Mon cher Pitchichi, comme ton cœur est seulement en Côte d’Ivoire maintenant, je ne sais même pas si tu as les nouvelles du pays. En Octobre dernier, alors que nous disions qu’on a déjà trop « souffrance » dans ce pays, qu’on a déjà trop eu « la tore » et qu’il faille le changement pour une meilleure gouvernance et une meilleure répartition de nos richesses, tu as dis non et appeler le peuple camerounais à renouveler sa confiance à Paul Biya. Voilà, on t’a écoute…et comme c’était prévisible, « ON SOUFFRE »!, peut-on lire dans la lettre ouverte. 

2000 morts et des centaines de milliers de déplacés

Dans la même lettre, la camerounaise s’est beaucoup plus attardée sur les déconvenues de la crise qui malheureusement touchent les plus vulnérables : « nos frères continuent d’être assassinés dans le Southern Cameroon. On parle déjà de plus de 2000 morts et des centaines de milliers de déplacés. Je ne sais pas si tu as vu les images de Bamenda aujourd’hui hein, c’est grave là bas. C’est toute la ville qui est entrain de déménager. En ce moment où nous parlons, ils sont des milliers à dormir à la gare routière espérant trouver un véhicule…Pour où? S’interroge-t-elle.

« Eux-mêmes ne le savent, le plus important étant de fuir le plus loin possible de la zone de guerre. En plus des déplacés externes, voilà des milliers d’autres de nos compatriotes qui vont se retrouver partout dans nos grandes villes comme Bafoussam, Yaoundé, Douala dans des conditions d’indigence extrêmes. Je te laisse imaginer la suite…!!! », a-t-elle ajouté.

« Après on va dire que quoi » ?

Toujours dans sa lettre, Dr. Modestine Carole Tchatchouang Yonzou tire encore la sonnette d’alarme sur la pratique des assassinats et la pénurie d’eau qui sévissent dans les régions qui vivent la crise. En outre, poursuit-elle, les crimes rituels ont droit de cité. On assassine désormais nos enfants comme on achète des jouets au marché. Là-bas de l’autre côté du Nord, quand on n’assassine pas les mamans avec leurs bébés au dos, c’est le manque d’eau qui tue. Dans la quête de cette denrée devenue très rare, un père de famille perdit quatre de ses enfants dernièrement. Au même moment et en pleine capitale Yaoundé, ça fait des semaines que les populations n’ont pas de lumière. « Après on va dire que quoi » ? S’interroge-t-elle avant d’ajouter : « Pa’a Popol avait l’habitude de dire que tant que Yaoundé respire, le Cameroun vit. Mon cher Samuel, en ce moment, Yaoundé sent le pourrie, on peut dont aisément et par analogie conclure que le Cameroun est entrain de se mourir ».

 

« Mon cher Pichichi, toi même tu sais que tu es le chouchou des camerounais. Seulement, nous avons vu la ruine de notre pays venir de loin si « Ndr Paul Biya » continue de rester au pouvoir, mais toi, tu as dis qu’il peut et tu t’es porté garant pour lui. Maintenant qu’on souffre, on est obligé de venir vers toi pour résoudre nos problèmes champion. C’est un peu comme dans les affaires de tontine là, si tu te portes garant pour quelqu’un qui emprunte de l’argent et qu’il ne rembourse pas ensuite, c’est toi qu’on va arrêter pour payer la dette. Tu as donc une dette à assumer envers le peuple camerounais. Il faut seulement payer les factures!…Champion, désolée de te tutoyer, tu sais qu’on est en famille, et ça facilite l’échange », a-t-elle conclu.

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