Côte d’Ivoire: le « Zangbéto » du Bénin et ses mystères hautement célébrés (vidéo)

59 artistes pour célébrer les 59 ans des indépendances du Bénin » c’est sous ce signe que les Béninois de la diaspora vivant en Côte d’ivoire ont célébré l’édition 2019 de la fête de l’indépendance intitulée « une journée du Bénin en Côte d’Ivoire ». A l’occasion, la culture béninoise a été valorisée à travers une prestation haute en couleurs du culte Zangbéto.

Comme Egungun et Guèlèdè, le Zangbéto le seul masque originaire du Bénin chargé d’assurer la sécurité publique de la ville a été valorisé en Côte d’ivoire lors de la célébration du 59 ème anniversaire de l’indépendance du Bénin initié par Prince Aho et intitulé « Une journée du Bénin en Côte d’Ivoire ». Entre danses folkoriques et démonstrations des « zangbeto » gardien de nuit, les Béninois ont dansé au rythme de leur culture. Il n’est plus à démontrer qu’au sud du Bénin, lorsque la divinité « Zangbéto » traduit littéralement « gardien de nuit », sort en plein jour, cela revêt une importance capitale.

Des Béninois saluent l’initiative

Pour Servais Zohoun, Gérant intérimaire du Consulat général du Bénin en Côte d’Ivoire, cette première édition représente un moment de joie, de rassemblement de « nos compatriotes en vue de valoriser la culture béninoise à travers cet gouvernement qui, a ma connaissance est le premier sous cette forme dans l’histoire de la diaspora béninoise en Côte d’Ivoire ». A en croire ses propos, le consulat général avec l’aide du haut conseil des Béninois de l’extérieur session Côte d’Ivoire fera tout pour que la prochaine édition se tienne.

Un géant concert live…

Après les cérémonies officielles, la soirée a été marquée par un géant concert live. Plusieurs artistes ivoiriens et béninois ont honoré de leur présence la célébration de l’indépendance du Bénin en Côte d’Ivoire, notamment, Kérozen, feu DJ Arafat, Madoue la Daronne du Bénin pour ne citer que ceux-là. « C’est une joie pour nous de nous retrouver au milieu de la communauté pour pouvoir célébrer cette commémoration » a reconnu le Secrétaire Général de l’union des béninois en Côte d’Ivoire, Sartunin Houngbo. C’est pourquoi, il demande à la diaspora béninoise en côte d’Ivoire de cultiver la paix, l’unité, le respect des lois du pays d’accueil. « On peut aimer son pays où qu’on soit. On est dans la fête et on souhaite la paix pour  le Bénin. Je suis fière d’être béninoise, tout mon être c’est le Bénin et je pense que au vue de mon habillement de ce soir, on sait que c’est la vraie béninoise, la vraie patriote mais mon cœur demeure ivoirien » a confié la chanteuse béninoise Madou, vivant en Côte d’Ivoire.

Quid de l’origine du Zangbéto?

Le zangbéto est une société de masques des peuples du sud du Bénin qui signifie littéralement « chasseur de nuit ». Fait de paille, la mission du Zangbeto est de veiller sur le roi de la ville, sa communauté et de chasser sorciers et mauvais esprits pendant la nuit.  L’histoire raconte qu’à la mort de Lansuhouto, roi d’Allada, ses 3 fils Tê-Agbanlin, Mèdji et Aho dako-donou se livrèrent une bataille fratricide pour lui succéder au trône. Encerclés dans leur base par les troupes adverses, Tê-Agbanlin et ses compagnons élaborent une stratégie pour faire fuir l’armée de Mèdji.

Idée originelle de Padonou Hennoukoun, prince chasseur de la collectivité Davié- Holou faisant partie du cortège de Tê- Agbanlin, ils construisirent des cases coniques en bambou recouvertes de feuilles sèches de bananier. Au sommet de ces cases, ils mettent des coussinets (en feuilles de bananier) pour porter facilement les cases sans se blesser la tête et des yeux de bœufs à la hauteur des yeux afin de permettre aux porteurs de voir tout l’extérieur depuis l’intérieur de la case.

A chaque côté, ils construisent des poignées capables de mouvoir facilement la case dès qu’elles bougent. Un des combattants souffla fortement dans une corne de bœuf et fit retentir un bruit terrifiant qui fit fuir les troupes de Mèdji croyant avoir affaire à des diables. Tê-Agbanlin et ses troupes  finissent par trouver refuge à adjachè devenu plus tard Porto-Novo où ils s’installent. Tê-Agbanlin et ses compagnons restent néanmoins sur leur garde et décident de sortir toutes les nuits les Zangbétos pour protéger le royaume contre d’éventuelles attaques.