Donald Trump aurait manifesté son intérêt pour l’achat de l’île danoise du Groenland, suscitant une réaction amusée des députés danois et aussi de vives réactions de personnalités politiques.
Le président américain aurait discuté d’un éventuel achat du territoire autonome danois lors d’une réunion privée avec des conseillers. Mais il semble y avoir une certaine confusion quant à savoir si l’ancien promoteur immobilier qui est maintenant président était sérieux. Deux sources anonymes ont confié à Reuters que certains conseillers se moquaient de l’idée, croyant que c’était une blague, tandis que d’autres la prenaient plus au sérieux. Pendant ce temps, la proposition au Groenland et au Danemark a rencontré une forte résistance. La députée groenlandaise Aaja Chemnitz Larsen, qui occupe l’un des deux sièges de l’île au Parlement danois, a répondu « non merci » sur Twitter, ajoutant qu’elle préférerait plutôt renforcer le partenariat avec le Danemark.
[su_heading size= »17″]A lire aussi : Etats-Unis/politique migratoire: Donald Trump annonce des mesures « draconiennes » »[/su_heading]
Dans un article ultérieur sur Facebook, elle a déclaré qu’une règle américaine pourrait être « tentante », mais conduirait finalement à une plus grande inégalité sur la plus grande île du monde. « Au Groenland, l’inégalité est grande, et elle grandira davantage si nous passons d’une société nordique à une société de protection sociale américaine, où il faut plus ou moins se débrouiller tout seul », a-t-elle écrit. L’ancien Premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, qui a quitté ses fonctions en juin, a rejeté la proposition de M. Trump, qualifiée de vieille blague dépassée d’avril. Il a indiqué que « ce doit être une blague du poisson d’avril … mais totalement » dépassée. Le nouveau Premier ministre du pays, Mette Frederiksen, n’a pas encore fait de commentaire à ce sujet.
« La preuve définitive qu’il est devenu fou »
Soren Espersen, porte-parole du parti populaire danois pour les affaires étrangères, a déclaré à la chaîne DR que si M. Trump était sérieux, ce serait « la preuve définitive qu’il est devenu fou ». « L’idée que le Danemark vende 50 000 citoyens aux Etats-Unis est complètement ridicule », a-t-il ajouté. Martin Lidegaard, député du Parti social-libéral danois et ancien ministre des Affaires étrangères, a qualifié cette idée de « proposition grotesque ». « Nous parlons de vraies personnes et vous ne pouvez pas vendre le Groenland comme une ancienne puissance coloniale », a-t-il déclaré. « Mais ce que nous pouvons prendre au sérieux, c’est que et les intérêts des États-Unis dans l’Arctique augmentent considérablement et qu’ils veulent une influence beaucoup plus grande », a-t-il ajouté.
Plusieurs politiciens danois ont également suggéré que la proposition de M. Trump d’acheter des terres et une population était un peu dépassée. Pernille Skipper, député de l’Alliance de gauche rouge-verte du Danemark, a tweeté: « Cela en dit long sur Trump qu’il croit réellement qu’on peut acheter tout un pays et tout un peuple. Le Groenland est pour les Groenlandais et ce n’est pas le 19ème siècle. Pas à vendre! »
Un bis repetita
Ce ne serait pas la première fois qu’un président américain soulève l’idée d’acheter l’île. En 1946, le président Harry Truman proposa d’acheter le Groenland pour 100 millions de dollars. Trump doit effectuer sa première visite au Danemark début septembre, mais rien n’indique que des discussions sur un éventuel achat de Groenland seraient à l’ordre du jour. Le Groenland, une partie autonome du Danemark, dépend du soutien économique danois et se situe entre les océans Atlantique Nord et Arctique. Elle gère ses propres affaires intérieures, tandis que Copenhague est à la tête de la défense et de la politique étrangère.
Les commentaires sont fermés.